Cette année-là est une collection de nouvelles qui se déroulent l’année de la naissance de leur auteur.
L’homme se montra plus que perplexe en découvrant un casier sur lequel était inscrit un prénom suivi d’un nom et d’une date de naissance. Le propriétaire du casier devait être toujours de ce monde car un point d’interrogation remplaçait la date de sa mort.
– Il doit y avoir une erreur ! dit-il timidement à l’employé commis aux archives de la ville de Milan. Timidement, car il ne voulait en aucun cas lui en imputer la responsabilité, d’autant que cette erreur pouvait être mise sur le compte d’une simple inadvertance. La bureaucratie n’est pas infaillible même s’il lui est parfois pénible de reconnaître ses bévues.
– Il doit y avoir une erreur ! répéta l’homme, avec plus d’assurance cette fois devant le manque de réaction de l’archiviste.
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…
Ce recueil comporte une nouvelle de Réjane Peigny, 'Amina danse', une nouvelle de Francis Dannemark, 'Les pluies passées', et 'Le jour se lève encore', poème à quatre mains commandé par Gil Jouanard pour 'Mille ans après l'an mil', volume collectif publié chez Climats…
Avec Pardonne-nous nos offenses , Éric Brucher offre treize nouvelles qui mettent…