Cahiers internationaux de symbolisme - 146-147-148 - 2017 - Sciences

Sommaire

  • Charles Nicolle (1866-1936): (auto)portrait du biologiste en poète fin de siècle
    Thomas Augais
  • L’Approche scientifique et l’interprétation musicale: la technologie comme miroir
    Giusy Caruso
  • Traduire la dimension littéraire du discours politique: l’allocution prononcée par le chancelier Adenauer à l’occasion de la signature des traités de Rome
    Béatrice Costa
  • « Villa Vortex » de Maurice G. Dantec: la littérature comme « Machine Cyborg »
    Caroline De Mulder
  • Esthétiser la médecine: la revue « Art et médecine » (1929-1939)
    Martina Díaz
  • L’Insoutenable Légèreté de l’idéologie
    Pierre Gillis
  • La Sympathie de l’aimant pour le pôle, comédie scientifique musiquée
    Pierre Gillis
  • Entretien avec Pierre Gillis, auteur de la pièce La Sympathie de l’aimant pour le pôle
    Camille Noël
  • Le Corps et le Monde: la figure de l’homme orbialisé (Moyen Âge et Renaissance)
    Laurent Grison
  • Geste chirurgical et styles poétiques: la chirurgie française au début du XXe siècle
    Julien Knebusch
  • Morphotopologie
    Norub Manster
  • Science et thématologie: l’impact des découvertes archéologiques de Qumrân sur la représentation de saint Jean-Baptiste dans les lettres françaises contemporaines
    Katherine Rondou
  • Astronefs de scientifiques et d’écrivains: qui a inspiré qui ?
    Claude Semay
  • Bachelard (1884-1962), l’épistémologie comme lien entre science et imaginaire
    Marcel Voisin

    VARIA

  • Quand la médiation épistolaire détermine la création littéraire. À propos de Jean Giono et Lucien Jacques
    Alya Chelly-Semmi
  • Bandes dessinées et Franc-Maçonnerie
    Jean-Maurice Rosier


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Leçons de possession : Les archives de la drogue d’Henri Michaux

L’activité éditoriale consacrée par Henri Michaux au domaine de la drogue couvre dix ans, de 1956 à 1966, au cours desquels parurent Misérable miracle , L’infini turbulent, Paix dans les brisements, Connaissance par les gouffres et Les grandes épreuves de l’esprit. Mais il y a également quelques souvenirs datant de 1983, Par surprise et Le jardin exalté. Autant de titres explicitement signifiants que précèdent au loin une allusion dans Ecuador en 1929 et quelques pages discrètement nommées Ether dans La nuit remue en 1931. À la diversité des alcaloïdes dont l’usage est mentionné, la mescaline issue d’un cactus mexicain, le LSD tiré de l’ergot de seigle et la psilocybine produite par un champignon mexicain, s’ajoute dans ces ouvrages une variété de discours sur l’expérience de la drogue. Ils vont des descriptions cliniques aux évocations poétiques, et dans les marges qui apparaissent parfois, sont mentionnés les lieux, les circonstances, les doses, les substances, les sensations.Raymond Bellour, dans les Œuvres complètes qu’il a éditées, montre que les paroles marginales et les dessins donnent à la lecture une dimension nouvelle, que les addenda font apparaitre la distance prise par Michaux à l’égard de ses expériences, que les archives, les correspondances, les épreuves corrigées et les réécritures sont les signes de l’insupportable trouble qu’il a ressenti et de la maitrise qu’il a été capable de conserver. Muriel Pic franchit un pas supplémentaire. Pour Leçons de possession , elle entre dans l’atelier de Michaux et, replaçant l’œuvre mescalienne dans son contexte, explique que les textes et les dessins nés de la folie volontaire ont d’abord été considérés par le milieu médical comme des documents scientifiques sur l’hallucination. On trouve, en effet, dans les premières notes d’auto observation parues dans des revues de la pharmaceutique qui mobilisent artistes, écrivains et patrimoine culturel, les noms de Ciba, Geigy ou Sandoz… Mais l’approche scientifique se mue en ce que Muriel Pic considère comme une posture lyrique :  de l’aliénation expérimentale nait un déplacement de la figure de l’auteur, une présence étrangère en soi et un état de possession. En allant plus loin que Walter Benjamin, Aldous Huxley ou Ernst Jünger dans sa « recherche de l’émotion souveraine  » l’auteur de Connaissance par les gouffres est passé des descriptions cliniques aux évocations poétiques. Jacques Carion Plus d’information Muriel Pic propose un texte inédit sur les expérimentations de drogues par Henri Michaux à l’époque où l’on inventait les médicaments psychotropes. Henri Michaux (1899-1984), écrivain et peintre parmi les plus connus de sa génération, participe à partir de 1955 aux recherches sur les hallucinogènes conduites à l’échelle mondiale. Pendant des années, il va expérimenter diverses substances – haschich, mescaline, champignons, LSD – sous le contrôle et en collaboration avec l’hôpital Sainte-Anne, le Muséum d’histoire naturelle de Paris ou encore avec les laboratoires pharmaceutiques suisses Sandoz, qui produisent les molécules utilisées à des fins cliniques et thérapeutiques. La révolution psychopharmacologique aboutit à l’invention de la médication psychotrope et au contrôle chimique du comportement. Cet événement majeur dans l’histoire des sciences est raconté ici du point de vue d’un artiste qui en fut à la fois le témoin et l’acteur. Muriel Pic se fonde sur les archives inédites des expérimentations sous drogue de Michaux : des notes d’auto-observation d’un incomparable éclat poétique. À partir de ce matériau fascinant, l’ouvrage replace pour la première fois l’œuvre de Michaux dans son contexte en rappelant que ses textes et dessins nés de la folie volontaire ont d’abord été considérés par les médecins comme des documents scientifiques sur l’hallucination. Cet ouvrage est richement illustré des dessins de Michaux créés sous influence et de nombreux documents issus de ses « archives de la drogue ».…