Giorgio de Chirico. Aux origines du surréalisme belge : Magritte-Delvaux-Graverol
Giorgio de Chirico (1898-1978) fut l’un – peut-être même le premier – des initiateurs du surréalisme en peinture. En Belgique, la révélation de son œuvre constitua un choc majeur pour René Magritte, qui se plaisait à dire que, grâce à lui, « [s]es yeux ont vu la pensée pour la première fois ». Jusqu’au 2 juin 2019, une exposition exceptionnelle se tient au BAM de Mons, qui met en scène le dialogue entretenu par Magritte mais aussi Paul Delvaux et Jean Graverol avec la production du mage italien . Le catalogue issu de cet événement se lit autant qu’il se contemple. De substantielles contributions nous permettent de pénétrer dans cet univers onirique et troublant. Face à une toile de Giorgio de Chirico, toute en apparente immobilité, le spectateur assiste bien à ce que Xavier Roland nomme avec justesse une « dramaturgie silencieuse ». Roland revient notamment sur l’importance du cadre citadin chez Chirico qui, dans ses tableaux mais aussi dans un roman méconnu intitulé Monsieur Dudron , ajoute, à la dimension esthétique de son art, un regard engagé sur l’urbanisme. Chirico avait ainsi développé une vision de la ville harmonieuse et sereine, rejetant le spectacle « agité et mécanisé » qu’elle offrait aux contemporains. « Longtemps perçu comme rétrograde, ce discours trouve une forme de résonnance dans les enjeux de nos villes actuelles » explique encore le directeur du BAM.Laura Neve s’attache quant à elle à dégager l’influence spécifique de l’artiste sur les trois figures majeures du surréalisme belge convoquées ici. Chez Magritte, la présence de Chirico se fera sentir jusque dans la période Renoir des années 1940. André Delvaux « nordicisera », en les grisant et les bleutant, les tonalités couleurs chaudes et ocreuses, méditerranéennes, de ses paysages et de ses atmosphères tandis que, chez Graverol, l’influence se marque davantage dans le traitement des objets, incongrument associés, qui font culminer le processus de « rencontre fort uite » à la base, comme on le sait depuis Lautréamont, du surgissement de toute « beauté convulsive ». Lorenzo Canova envisage la période 1925-1929, où l’artiste vit à Paris la phase la plus lyrique de sa création. Jacqueline Munck revisite tout son parcours sous l’angle du rapport à la métaphysique. Enfin, Victoria Noël-Johnson se penche sur les liens privilégiés de Chirico avec l’exceptionnel collectionneur et bibliophile belge que fut René Gaffé.Bien que considéré comme un artiste de grand talent et d’importance, Chirico n’est sans doute pas encore mesuré à sa juste envergure aujourd’hui. L’exposition montoise lui rend sa place de contemporain capital dans le domaine pictural. Qu’importe au fond le temps qu’il aura fallu avant qu’advienne cette reconnaissance. Monsieur Dudron s’en était fait une raison, lui qui avait appris de son maître Arthur Schopenhauer qu’« un long sommeil est indispensable pour les hommes…
Afin de célébrer et de prolonger la campagne « Lisez-vous le belge ? » qui a eu lieu entre le 16 novembre et le 25 décembre 2020, le PILEn vous invite à la Maison européenne des Auteurs et des Autrices (MEDAA) dès le 1er juin 2021 pour retrouver les textes poétiques et les illustrations mis en avant durant l’opération. Au total, 24 œuvres d’auteurs et d’autrices de la Fédération Wallonie-Bruxelles se répondront grâce à une scénographie conçue par Colombine Depaire. Lisez-vous le belge, c’est quoi ? Lancé par Wallonie-Bruxelles International, ce programme met en avant la littérature belge francophone et s’adresse à un public international. Il a été inauguré au Salon de Genève 2019 et se poursuit depuis via les réseaux sociaux. C’est également une campagne de promotion du livre belge francophone destinée au grand public wallon et bruxellois, financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles en réponse aux recommandations du PILEn pour soutenir le secteur du livre face à la crise du COVID-19. Cette opération s’est étendue du 16 novembre 2020 au 25 décembre 2020 et a rassemblé près d’une trentaine de partenaires. Durant trois semaines, les réseaux sociaux de « Lisez-vous le belge ? » ont mis à l’honneur la création en Belgique francophone via le hashtag #LisezVousLeBelge. Réservation Réservation gratuite mais obligatoire en passant par la page Weezevent. Merci de réserver une séance de 1h par bulle. Par exemple, si vous êtes entre colocataires ou en famille, un seul ticket suffit. Nous vous demandons cependant de ne pas réserver un ticket pour plus de 4 personnes (enfants compris). Les auteurs & autrices Vous aurez l’occasion de retrouver les illustrations de Geneviève CASTERMAN, Geoffrey DELINTE, Xan HAROTIN, Monsieur Iou, Félix LAURENT, Annick MASSON, Vincent MATHY, Benjamin MONTI, Victor PELLET, Lisbeth RENARDY, Marine SCHNEIDER et Morgane SOMVILLE. Cette exposition accueillera aussi les textes de Serge DELAIVE, Anna AYANOGLOU, Catherine BARSICS, Soline DE LAVELEYE, Aurélien DONY, Zaïneb HAMDI, Françoise LISON-LEROY, Dominique MAES , Jean-Louis MASSOT, Camille PIER, Milady Renoir et Jérémie THOLOMÉ. Vous découvrirez également du contenu inédit comme des esquisses et œuvres originales, du contenu sonore et serez invités à participer à une bibliothèque belge… Alors, rendez-vous le 1er juin ! Ailleurs sur Lettres Numériques : Lancement de la campagne « Lisez-vous le belge ? » Les chiffres de l’édition belge francophone en 2019 dévoilés par l’ADEB Comment lire le belge sans sortir de chez vous ? Retrouvez Lettres Numériques sur Twitter, Facebook et LinkedIn. — Rédaction…