Bon pour… : Dessins de famille


RÉSUMÉ

Quand on est un dessinateur de renom pris par la création et le rythme des publications qui se suivent, le temps manque pour courir les magasins à la recherche d’hypothétiques cadeaux et présents pour ses proches. Franquin avait trouvé la solution. À la fois aisée, pratique et ô combien personnelle, la trace sur le papier de «vœux» et autres « bons pour » est devenue pratique courante dans la famille Franquin. Bouquets croqués, présents dessinés étaient offerts dans l’attente que les cadeaux se matérialisent plus tard… Les dessins que l’on retrouve n’ont jamais eu pour vocation d’être publiés un jour. Conçus et imaginés pour les anniversaires ou les fêtes comme la Saint Valentin, ils ont cette saveur des dessins rares que l’on découvre avec curiosité. C’est un privilège que de pouvoir admirer ces dessins inédits couvrant une période allant des années 1950 aux années 1990. On appréciera le travail du dessinateur multipliant les techniques, passant du pinceau à la plume, du Rotring au crayon ou encore utilisant un simple stylo. On sera aussi frappés par l’usage de la couleur et l’évolution du style de Franquin liée aux époques qu’il traverse. Modestement inaugurés par deux premiers « bons pour » destinés à ses beaux-parents, Franquin prendra vite goût à l’exercice en sophistiquant ses petits dessins devenant des petits bijoux de graphisme et d’inventivité. Ils vont aussi exprimer la profonde affection et la bienveillante générosité de l’auteur pour ses proches.





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Le Carnet et les Instants

Le Bon pour… Qui n’a jamais eu recours à ce substitut de cadeau ? Dans l’impossibilité d’offrir le présent au moment attendu, on rédige sur un papier un Bon pour… accompagné d’argent ou d’une promesse de livraison ou de prestation. Le tout est glissé dans une enveloppe que l’on remet au bénéficiaire. Le Bon pour… est un ancêtre artisanal du Bongo.André Franquin avait peu de temps pour courir les magasins, ou peut-être n’aimait-il pas s’y rendre. Aussi recourait-il  abondamment à des Bons pour… à l’attention de ses proches, surtout sa fille Isabelle et son épouse Liliane. Il en avait même fait une tradition familiale. Isabelle Franquin a conservé soigneusement les Bons pour…25 ans après le…


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Comès. D’Ombre et de Silence

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