Bientôt la Convention des cannibales

RÉSUMÉ

Monsieur Typhus, toujours fournisseur d’horreur et de terreur. Rita Remington, par instants entièrement tatouée. Patricia Bartok, sourire de vampire. Jennifer Style, endormie sur un tas de diamants. Rosetta Stone, pas que sa main poudrée de cocaïne. Et même Jimmy Ravel voit des espions partout. De 1970 à 2018, ils sont à Bogota, Colombo, Dubaï, Nairobi, Pékin, Tirana, Tunis, Varsovie, Vienne. Ils courent les complots, se font truffer de plomb, tremper dans l’acide, chiffonner à point. Non content de passer les clichés du roman d’espionnage à la moulinette, l’auteur entraîne ses personnages vers leur devenir-machine, ils ne vont plus tarder à entrer dans la post-humanité.

À PROPOS DES AUTEURS
Daniel Fano

Auteur de Bientôt la Convention des cannibales

Daniel Fano est né en 1947. Il a vécu en Allemagne et en France, avant de s'installer à Bruxelles en 1971. Journaliste, conférencier, biographe d'entreprise; il est révélé par l'anthologie La Nouvelle Poésie française de Bernard Delvaille (Seghers, 1974).
Jean-François Octave

Illustrateur de Bientôt la Convention des cannibales

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Le Carnet et les Instants

Daniel Fano est un écrivain de l’apocalypse tranquille. Au fil des années, dans des récits aux titres improbables, des poèmes narratifs et subtils, des fables et des romans de la mélancolie lucide, l’auteur a inventorié, grâce à son sens aigu de la fiction, la modernité et ses avatars, qu’on pourrait appeler aujourd’hui tout simplement le temps d’après.Que ce soit dans les vertiges de la Guerre froide, la Société du spectacle des émotions et des catastrophes, les guerres et coups d’état de série B, Daniel Fano puise sa matière féroce et froide pour faire remonter à notre entendement le chaos et l’entremêlement de nos  perceptions qui a pour nom encore… mémoire. Dans une langue débarrassée de toute afféterie, scrupuleuse,…


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