«Ajiaco» clôture une heptalogie romanesque baptisée «Mélopée d’Anatole Atlas aède, athlète, anachorète» entamée voici plus de vingt ans par «Pleine lune sur l’existence du jeune bougre». L’ensemble du cycle se donne pour une tentative de répondre à la question : « Qu’est-ce qui se passe? ». Oiseau / serpent, fée-sorcière, muse et nymphe est le spectre qui nous interroge dans les branches d’un figuier tropical à Baracoa de Cuba: Quel mal obscur en ses racines génère-t-il à jets…
Aèdes, troubadours, marabouts, griots, conteurs se lèvent d’entre les morts. L’état du verbe est alors celui de la transe. Une transe visionnaire que Jean-Louis Lippert déploie dans Ajiaco au travers de son jumeau, de son double, Anatole Atlas, l’aède. Auteur entre autres de Pleine lune sur l’existence du jeune bougre, Mamiwata, Tombeau de l’aède. Césaire contre César, Jean-Louis Lippert est l’auteur de Manuscrits de la Mère Rouge, Autopsie du XXème siècle, Global viewpoint, Le Tabou de Mana, Amen… sous le nom d’Anatole Atlas, son hétéronyme. Le chant polyphonique qui se déploie dans Ajiaco se construit comme un pont tendu entre la guerre de Troie et le règne actuel d’un panoptique généralisé.Poème…