Autrice de Battre l’immense
Sur les soixante poèmes qui composent le nouveau recueil de Béatrice Libert, trente-six commencent par – ou contiennent – une citation d’Yves Namur, hormis trois emprunts à Fernando Pessoa, à Louis Aragon et… à l’auteure soi-même. « Citation », à vrai dire, n’est pas le mot qui convient : il ne s’agit pas de hors-textes mais plutôt d’amorces, dont le caractère exogène passerait d’ailleurs inaperçu s’il n’y avait les italiques. Ainsi ces textes à deux voix ont-ils l’apparence de pures monodies, et leur origine intertextuelle se résout-elle en une osmose parfaite. Si le procédé laisse deviner une forme d’allégeance ou de soumission, celle-ci apparait consentie, ou plutôt librement décidée. « Je relis tes poèmes », les miens sont…
Dites trente-trois, c'est un poème
Un poème, ça s'attrape un peu partout et on ne dit pas à quoi ça sert. Comme l'air, l'eau, le temps qui passe, les étoiles. Et qu’est-ce que la poésie ? Et le poème ? Et où est-il ? et où commence-t-il ? Finit-il ? Quand ? Et toutes ces sortes de choses à propos de poésie, comme on les lit dans le Monde des Livres, comme on les entend sur France Culture ou parfois à l’école quand le prof se met à parler pour les murs et que le Cancre s’envole par la fenêtre… Un petit livre comme un art poétique… comme un essai sur la poésie et le poème… qui tournerait autour tout en se mouillant aux embruns du poème… De petits poèmes, discrètement accompagnés d’ocres, juste pour…