Awè vî fré



À PROPOS DE L'AUTEUR
Marcel Hicter
Auteur de Awè vî fré
Marcel Hicter est né à Haneffe, en Hesbaye, en 1918.  Il obtient le titre de docteur en philologie classique en 1939, à 21 ans à peine. Il enseigne quelques années à Seraing, puis devient assistant à l’Université de Liège (de 1946 à 1954). Il est un fervent animateur du théâtre universitaire.  Parallèlement à cette carrière académique, il mène une carrière administrative puis politique, au sein du cabinet de Léo Collard, ministre de l’Instruction publique. Il est également bourgmestre de son village de Momalle. Il dirige ensuite l’Administration des arts, des lettres et de l’éducation populaire de 1958 à 1963.  Directeur général de la Jeunesse et des loisirs de 1963 à 1979, il est également professeur à l’Université libre de Bruxelles dès 1965.  En sa qualité de directeur général, il a beaucoup œuvré à la promotion de la démocratie et de la participation en milieu scolaire, devançant les réclamations de mai 1968. Il est d’ailleurs reconnu comme un défenseur de l’éducation permanente et un militant socialiste actif. Son influence dans le domaine est encore perceptible aujourd’hui puisqu’il est à l’initiative des tournées « Art et vie » ou de la création du domaine de La Marlagne, qui porte son nom.  Mais, à côté de cette carrière professionnelle et académique, Marcel Hicter était également un brillant auteur wallon. Essayiste, poète et dramaturge, il développe une création personnelle qui s’inspire à la fois de sa région d’origine et des sources antiques les plus nobles. Il parvient à adapter avec brio les personnages les plus divers, les écrits d’Horace, de Virgile (qu’on retrouve dans Gentils Gallants de France (1956) ou dans Awè, vî fré (1939) ou de Fernando de Rojas (avec L’acopleûse), tout en créant lui-même des écrits parfois autobiographiques, dont le meilleur est réuni dans la somme Li pont al mwête-êwe (paru dans le Cahier JEB 1/1983 réalisé en son hommage par le Ministère de la Culture Française et l’Association Marcel Hicter).  Il décède en 1979 et est considéré comme l’un des chantres de la Hesbaye, doublé d’un Wallon illustre dont l’influence pour le développement de la jeunesse wallonne est encore perceptible plus de 40 ans après sa mort. 

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Bokèts po l’ dêrène chîje : Poèmes pour l’ultime veillée

Peu de temps avant son décès, le grand écrivain wallonophone Émile Gilliard avait transmis à son éditeur les épreuves corrigées de Bokèts po l’ dêrène chîje . La première édition de cette œuvre — une édition artisanale en 50 exemplaires, aujourd’hui introuvable — lui avait valu le prix triennal de Poésie en langue régionale de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2005 et était vue comme un incontournable de sa bibliographie. Sa réédition dans une collection de plus large diffusion et avec des adaptations françaises est donc une initiative bienvenue.  Si cette réédition fait œuvre de justice en permettant à la poésie d’Émile Gilliard d’atteindre des lecteurs qu’elle n’a jamais pu toucher auparavant, soulignons qu’elle fait aussi œuvre utile. 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[Ils auront dérobé nos terres, / fermes et forêts, / peu à peu, sans fracas, / (…) comme des taupes / qu’on détecte toujours trop tard, / quand elles ont accompli leurs méfaits / et qu’elles ont tout creusé. // Une éternité / qu’on a quasi œuvré / sous tutelle, / (…) sur nos propres terres.] Ailleurs, il reprend les questionnements d’ordre métaphysique qui traversaient À ipe , cette autre œuvre importante, rééditée dans la collection micRomania en 2021. Èt si nosse bole âréve bukéconte one sitwale ? […] Èt nos-ôtes bèrôderèt r’nachî à non-syinceaprès l’ dêrène ruwale ? [Et si notre globe / avait cogné une étoile ? (…) // Nous aurions erré, / cherché inutilement / une ultime issue ?] Ces deux veines majeures de l’œuvre gilliardienne — le questionnement sur l’homme et son environnement, la défiance envers l’exploiteur, en communion avec tous les exploités — trouvent un point de rencontre dans les pages les plus fortes du recueil. 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