Je passe fréquemment d’un lieu élevé à des soubassements tels que caves, égouts, catacombes… Pourquoi ne pas me contenter de la surface terrestre ? J’ai le goût du vertige et l’ivresse des profondeurs. Pourtant je ne fais ni escalade, ni spéléo. J’aime les édifices humains, les constructions à la gloire et à la décadence de l’homme. Nous sommes des bâtisseurs de tours de Babel, mais pour nous rapprocher de quoi, de qui ? Un sommet de jouissance ? Un rêve d’Icare ? Un paradis ou un enfer ?
Onze récits. Certains de quelques pages seulement, d’autres plus longs, comme Épitaphe, texte intime faisant le lien entre ses premiers romans La Graphomane (éd. L’éther Vague) et L’Escarbilleuse (Talus d’Approche).
Des souvenirs d’une enfance italienne côtoient des nouvelles où la fiction se mêle étroitement à la réalité, ainsi qu’aux interrogations de thérapeute de l’auteur.
Mise à nu, auto-analyse, méditation sur l’écriture, sur la peinture (Mara, Zoran Mušič) ou bien sur la musique (Le veilleur de nuit), interview d’un homme qui a vu passer le siècle (Le Général), ces récits tournent autour de questions centrales pour toute existence : l’autre comme miroir de soi, la frontière entre la vie, l’amour et la mort ; d’où le titre Autopsy.
Des cadres fictionnels pour nous aider à mieux penser nos relations, et avec elles, le monde dans lequel nous vivons.
Auteur de Autopsy : récits
C'est une sorte de conte philosophique qui commence par l'évocation d'un vieillard,…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…