Auteur de Amore : Amours à l’italienne
Pseudonyme de Benoît Drousie Né le 12 avril 1962 à Anderlecht. Insituteur, Mons
Je m'assieds et j'écris ce que je suis sensé d'abord écrire en fonction de mon planning, de mes engagements, de mes seules envies aussi parfois. ça vient tout seul. C'en est même préoccupant. Mes thèmes ? MON thème : l'être humain.
Illustrateur de Amore : Amours à l’italienne
Né le 28 septembre 1968 à Ixelles.
Communication graphique, La Cambre, Bruxelles.
Son goût pour le burlesque, l’observation et le souci du détail le pousse tout naturellement vers l’univers de Jacques Tati, auquel il rend hommage en 2006 en réalisant Le jacquot de Monsieur Hulot aux éditions du Rouergue, un superbe livre jeunesse sans texte, un petit bijou d’humour et de poésie. Lauréat d’une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Aide à la création, 2008 et 2014. Lauréat d’une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Aide au projet, 2011.David MERVEILLE et ZIDROU, Amore. Amours à l’italienne, Delcourt, 2021, 128 p., 20,10 € / ePub : 13.99 €, ISBN : 9782413011224Pour son entrée dans le monde de la bande dessinée, l’auteur et illustrateur David Merveille s’est associé à un scénariste aguerri, son complice de longue date Zidrou. Avec Amore, le tandem nous emmène en Italie.L’album est sous-titré Amours à l’italienne, au pluriel : ce ne sont pas moins de neuf variations sur le même t’aime qui se déploient au fil des pages. Encadrées par un prologue et un épilogue qui mettent en scène un auteur de romans sentimentaux venu chercher (et trouver) l’inspiration à la terrasse d’un café, sept histoires évoquent les différentes…
David MERVEILLE et ZIDROU , Amore. Amours à l’italienne , Delcourt, 2021, 128 p., 20,10 € / ePub : 13.99 € , ISBN : 9782413011224 Pour son entrée dans le monde de la bande dessinée, l’auteur et illustrateur David Merveille s’est associé à un scénariste aguerri, son complice de longue date Zidrou. Avec Amore, le tandem nous emmène en Italie. L’album est sous-titré Amours à l’italienne , au pluriel : ce ne sont pas moins de neuf variations sur le même t’aime qui se déploient au fil des pages. Encadrées par un prologue et un épilogue qui mettent en scène un auteur de romans sentimentaux venu chercher (et trouver) l’inspiration à la terrasse d’un café, sept histoires évoquent les différentes facettes de l’amour. Réciproque ou à sens unique, homo ou hétéro, secret ou public, passé, présent, douloureux, éternel, violent, passionnel, vénitien ou sicilien, il est toujours raconté avec subtilité. Amore a quelque chose d’un (bon) recueil de nouvelles. Par son unité thématique, bien entendu, dont l’explication réside dans la genèse du projet. Dans une interview accordée à Branchés culture , David Merveille explique en effet que lui et Zidrou ont d’abord envisagé un album jeunesse, autour d’une seule des histoires qui composent finalement Amore. Zidrou l’avait écrite, son complice travaillait à l’illustration, quand ils ont réalisé que ce court récit n’était pas destinée à un public d’enfants. Est née alors l’idée d’imaginer d’autres histoires sur le thème de l’amour, pour une bande dessinée tout public. Telles des nouvelles, les brèves séquences qui composent l’album dosent admirablement les dits et les non-dits. Qu’elles creusent un instant dans la vie des personnages ou brossent la trajectoire d’une vie, elles laissent aux lecteurs toute latitude pour combler les blancs et investir le livre de leurs propres rêveries.Si les histoires séduisent par leur justesse, que dire alors de leur mise en images ? Chaque planche est composée de peu de vignettes – une seule en compte neuf, la plupart en comportent quatre ou cinq, tandis que plusieurs cases se déploient en pleine page, voire en double page. Le plaisir est double lui aussi : ainsi mise en valeur, chacune se livre d’autant mieux à l’admiration des lecteurs, et l’album appelle à une découverte lente, paisible. David Merveille recourt aux à-plats de couleurs. Chaque histoire présente une teinte dominante qui en définit aussi l’atmosphère, du jaune chaleureux de « Il.Elle » au rouge sang de « La befana » ou au vert d’eau de « Roll over Venezia ». Dans l’interview déjà évoquée , David Merveille précise avoir bénéficié, pour les couleurs (qu’il applique par ordinateur), des conseils de l’affichiste Laurent Durieux , dont il partage l’atelier. Conseils dont il a tiré le meilleur parti, tant le résultat est remarquable. Le sous-titre du livre, Amours à l’italienne , fait écho à une certaine époque du cinéma italien, les Mariage à l’italienne de Vittorio De Sica (1964) et Divorce à l’italienne de Pietro Germi (1961) – et les histoires racontées penchent aussi bien du côté de la désunion que de celui de la lune de miel. Le travail de David Merveille, ses albums dédiés à l’univers de Jacques Tati notamment , est profondément imprégné par le 7e art. Amore confirme cette influence : l’illustrateur et le scénariste jouent avec les ressources de la voix off, les flashbacks, les filtres, et où l’enchainement des cases évoque les mouvements d’une bien habile caméra.Pour « Pietro & Ada », on assiste d’ailleurs à une projection de La dolce vita au cinéma Royal Tivoli. Quant à la Vespa qui orne la couverture et revient çà et là dans l’album, elle offre un plaisant clin d’œil à la virée d’Audrey Hepburn et Gregory Peck. À moins qu’elle rappelle les tribulations de Nanni Moretti.Surtout, elle nous conduit à plein gaz dans ce formidable…
À la fois drôle, déchirant, sublime, rocambolesque, l’étonnant Amour dominical s’est élaboré sur près de douze ans. Dans ce foisonnant album réalisé à quatre mains, deux types de récits cohabitent, alternant l’un avec l’autre. D’une part, les écrits autobiographiques de Dominique Théate. Les textes de cet artiste brut, porteur d’un handicap mental, sont accompagnés des dessins de Dominique Goblet, autrice de bande dessinée (à qui l’on doit, entre autres, Faire semblant c’est mentir ), artiste plasticienne et enseignante. D’autre part, un récit fictionnel qu’ils ont réalisé ensemble autour de l’imaginaire et des dessins de Dominique Théate, et qui narre les histoires de bagarre et d’amour du célèbre catcheur Hulk Hogan et de la séduisante femme à barbe bleue. Fruit d’une longue collaboration entre les deux artistes, ce travail au long cours s’inscrit dans le cadre de Knock Outsider , un projet conjoint du collectif Frémok (maison d’édition de bande dessinée alternative) et de la « S » Grand Atelier, association culturelle pour artistes porteurs d’un handicap mental. Lire aussi : Rencontre avec Thierry Van Hasselt (C.I. n° 197)Le livre présente une grande singularité non seulement en raison de la démarche qui est à son origine mais aussi sur le plan formel, puisque qu’il s’affranchit du cadre imparti à l’album de bande dessinée classique pour tendre vers les arts plastiques et la littérature. Les travaux des deux artistes s’y entremêlent, se répondent, pour ne faire qu’une seule œuvre, doublement dominicale .Le livre s’ouvre sur un premier chapitre rapportant les « souvenirs réels » de Dominique Théate, sorte de retranscription minutieuse de son quotidien sur un vieil ordinateur. Le texte, répétitif, presque obsessionnel, butte sans cesse sur le même type d’événement et rend compte d’une vie réglée comme une horloge, sur un ton abrupt, dans un langage qui s’affranchit des codes de la littérature. Dominique Goblet compare très justement l’écriture de son comparse à des variations musicales sur un même thème. Elle est tombée sur les classeurs comprenant des centaines de pages de ce journal en 2007, lorsqu’elle et d’autres d’artistes du Frémok font leur première visite à la « S » Grand Atelier. Elle est bouleversée par la force de ce récit hors du commun, par le rythme et la musique de son écriture, mais aussi l’humour qui se dégage de sa façon de décrire ses journées. Ce sont des extraits de ces pages qui sont repris dans L’amour dominical , et accompagnés graphiquement par Dominique Goblet : ses sublimes illustrations contemplatives au pastel gras se promènent le long des routes de Vielsalm. C’est sur une de ces routes qu’eut lieu l’accident de moto de Dominique Théate qui le plongea à l’âge de dix-huit ans dans un long coma et dont il est ressorti avec des séquelles. Cet accident, on le comprend, constitue le point d’orgue de sa vie : il y a un avant et un après. Il a également pour conséquence une confiscation de nombre de ses rêves d’avenir. Parmi les espoirs irréalisables de l’artiste, celui de conduire un véhicule, qu’il mentionne sans cesse, lui est à tout jamais interdit.En alternance avec ces souvenirs, qui sont répartis en quatre chapitres, un par saison, le récit improbable des aventures d’Hulk Hogan plonge le lecteur dans une fantaisie inspirée par les motifs récurrents qui peuplent l’imagination de Dominique Théate. À travers ces combats du célèbre catcheur avec un orthodontiste ou un centaure, son mariage et sa nuit de noce, sans oublier son voyage dans l’espace, on découvre une incroyable créativité mais aussi une grande liberté dans la pratique de l’artiste. Les récits éclairent également sur ses aspirations, ses désirs, sa mythologie personnelle.Tout au long du livre se dessine l’histoire d’un homme et celle d’une complicité entre deux artistes qui s’appuient l’un sur l’autre pour créer, ensemble, et devenir les « architectes d’eux-mêmes ». Un livre brut, une œuvre d’art en marge, poétique et bouleversante. Fanny Deschamps…