Une des plus fines lames de son siècle, le prince de Ligne fut aussi l’une de ses meilleures plumes. Amabile est à la fois le pendant et l’inverse de Candide : l’itinéraire de son héros, au rebours de celui de Voltaire, le mène des affres du pessimisme aux joies sereines de l’optimisme.
Jeté dans les tumultes de la guerre de Sept Ans, Amabile tâte de la vie des camps, avec ses soudards immondes et ses généraux intrigants, puis, à Vienne, de la vie des grands, avec ses ministres vaniteux, ses favoris incapables et son clergé omnipotent, pour enfin découvrir la vie à Ferney, dont il goûte dans un ravissement amusé les utopiques délices. Pour le prince, ces tribulations sont l’occasion de développer des vues d’une hardiesse inouïe : le récit qui avait commencé comme un « conte plaisant » se mue en satire si féroce qu’il dut demeurer à l’état manuscrit.
Publiée ici pour la première fois, cette réplique à Voltaire porte sur son temps un témoignage essentiel.
Inédits également, trois recueils de portraits à clefs – contenant notamment ceux des futurs Louis XVIII et Charles X – complètent la présente édition.
Auteur de Amabile; suivi de, Portraits
Il se chuchote des histoiresQuand on écoute les feuillesLorsque le vent bousculeL'air de nos chansonsOn voit la lumière dans les yeuxEt les notes qui s'envolentIl se raconte des facétiesDu matin jusqu'au miroirPortés par les flotsLes sourires arrivent vers…
Akli doit traverser le désert pour aller chez son oncle et affronter les méchants génies. Il demande à Azumar le chameau de l'accompagner et pour le convaincre, il lui propose…
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…