Amabile; suivi de, Portraits

RÉSUMÉ

Une des plus fines lames de son siècle, le prince de Ligne fut aussi l’une de ses meilleures plumes. Amabile est à la fois le pendant et l’inverse de Candide : l’itinéraire de son héros, au rebours de celui de Voltaire, le mène des affres du pessimisme aux joies sereines de l’optimisme.
Jeté dans les tumultes de la guerre de Sept Ans, Amabile tâte de la vie des camps, avec ses soudards immondes et ses généraux intrigants, puis, à Vienne, de la vie des grands, avec ses ministres vaniteux, ses favoris incapables et son clergé omnipotent, pour enfin découvrir la vie à Ferney, dont il goûte dans un ravissement amusé les utopiques délices. Pour le prince, ces tribulations sont l’occasion de développer des vues d’une hardiesse inouïe : le récit qui avait commencé comme un « conte plaisant » se mue en satire si féroce qu’il dut demeurer à l’état manuscrit.
Publiée ici pour la première fois, cette réplique à Voltaire porte sur son temps un témoignage essentiel.
Inédits également, trois recueils de portraits à clefs – contenant notamment ceux des futurs Louis XVIII et Charles X – complètent la présente édition.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Charles-Joseph DE LIGNE

Auteur de Amabile; suivi de, Portraits

Charles-Joseph de Ligne (1735-1814) 1735 : Le 23 mai, Charles-Joseph, septième prince de Ligne, naît à Bruxelles. Le fils de Claude-Lamoral II, feld-maréchal du Saint Empire et représentant d'une des plus anciennes familles du Hainaut, a pour parrain l'Empereur Charles VI et pour marraine l'archiduchesse Marie-Elisabeth, gouvernante des Pays-Bas.1739 : Sa mère, Elisabeth de Salm, meurt. Enfance grise et monotone à Beloeil où défile une théorie de précepteurs médiocres et incompétents.1750 : Le jeune homme passionné par la vie militaire trouve enfin un maître de qualité en la personne de M. de La Porte. A cette époque, il rédige un Discours sur la profession des armes.1751 : Présenté à François Ier et à Marie-Thérèse, il est nommé chambellan. Devenu enseigne au sein du régiment Ligne-Infanterie que possède son père, il vit en garnison à Mons et se distrait en composant des contes libertins.1755 : Son père le marie à Françoise-Marie-Xavière de Lichtenstein qui vient d'avoir quinze ans. De ce mariage arrangé naîtront trois filles et quatre garçons dont deux mourront en bas âge.1756-1763 : Il participe à de nombreuses batailles de la guerre de Sept Ans. Parmi celles-ci, il se distingue à Hochkirch (14/10/1758) où il est fait colonel. Au soir de la bataille de Maxem (21/11/1759), il est chargé d'aller porter à Versailles la nouvelle de la victoire sur les troupes de Frédéric II.1764 : Nouvellement nommé général-major par Joseph II, il voyage à Venise et passe une semaine à Ferney auprès de Voltaire.1766 : La mort de Claude-Lamoral le laisse à la tête d'une énorme fortune qui lui permet enfin de mener la vie brillante qu'il aime. A Paris, il fréquente les salons de Mme du Deffand et de la Maréchale de Luxembourg et côtoie de nombreux comédiens.1769 : Rentré à Bruxelles, il fréquente le salon d'Eugénie et d'Angélique d'Hannetaire dont le père dirige le théâtre de la Monnaie et il participe à la création de la Société Littéraire de Bruxelles.1770 : Il publie un Mémoire raisonné sur plusieurs ordres de bataille mais surtout, il rencontre Jean-Jacques Rousseau à qui il offre asile dans sa terre libre de Fagnolles. A Neustadt, il participe à la rencontre entre Joseph II et Frédéric II.1774 : Devenu lieutenant général et chevalier de la Toison d'Or, il publie les Lettres à Eugénie sur les spectacles.1776 : A l'invitation du comte d'Artois, il se rend à Versailles où, jusqu'en 1786, il séjournera plusieurs mois par an.1779 : A l'occasion du mariage de son fils aîné, Charles, avec une princesse polonaise, il organise à Beloeil des fêtes somptueuses durant lesquelles on joue Colette et Lucas une comédie mêlée d'ariettes qu'il a composée tout exprès.1780 : Afin de régler les affaires de sa bru, il s'embarque pour la Russie. Il rencontre à Berlin Frédéric II et à Tsarkoïe-Selo Catherine II qui lui donne un brevet de colonel russe. Par ailleurs, il publie ses Préjugés et fantaisies militaires.1781 : Il reçoit Joseph II à Beloeil et publie Coup d'oeil sur Beloeil et sur une grande partie des jardins de l'Europe.1787 : Il participe à une croisière sur le Dniepr qui conduit Catherine II et sa cour en Crimée où l'impératrice lui donne une terre.1788 : Incorporé dans l'armée russe, il collabore aux côtés de Potemkine aux sièges et batailles de la guerre contre les Turcs.1789 : Revenu dans les rangs autrichiens, il participe à la prise de Belgrade et est nommé Grand Maître d'Artillerie et Commandeur de l'Ordre de Marie-Thérèse.1790 : Le soulèvement des Pays-Bas l'oblige à se réfugier à Vienne où Léopold II succède à Joseph II.1791-1794 : Tributaire des événements politiques, il réside tantôt en Autriche, tantôt en Hainaut dont il est nommé Grand Bailli en 1791.1794 : La victoire des Français à Fleurus le ruine et le contraint à l'exil. Il vivra les vingt dernières années de sa vie à Vienne, dans les villes d'eau de Bohême ou chez une de ses filles, à Töplitz, où il se lie avec Casanova.1795 : Débute à Dresde la publication des 34 volumes des Mélanges militaires, littéraires et sentimentaires.1808 : Nommé capitaine des Trabans de la garde de François Ier, il reçoit à titre purement honorifique le grade de feld-maréchal.1809 : Mme de Staël qui lui a rendu visite l'année précédente publie Les lettres et pensées du Prince de Ligne, une anthologie de ses oeuvres, qui lui assure une célébrité littéraire inespérée.1814 : Au sortir d'un bal donné dans le cadre du congrès de Vienne, il prend froid et s'éteint, le 13 décembre, dans sa maison du Mölkerbastein.

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