Auteur de Albert et Georges
Haut comme trois pommes, Albert rêve de vivre avec un grand singe. Les années passent, Albert travaille comme clerc de notaire et habite seul dans un petit appartement propre et bien ordonné. Un beau jour, au détour d'une rue, notre homme tombe par hasard sur un primate prénommé Georges, le rêve de sa vie. C'est le début d'une grande amitié entre deux espèces aux différences multiples malgré…
Un jour, Monsieur Picaillon, l’homme le plus riche de la ville, perdit la clé de son coffre. Ce même jour, Basile-le-fil, l’homme le plus pauvre de la ville, découvrit une chaîne avec une clé au bout... A partir de ce jour-là, leur vie à tous les deux va complètement changer: pour Mr Picaillon,sans clé, plus moyen d’ouvrir le coffre pour avoir de l’argent. Mais pour Basile, qui n’aime qu’entendre Lire la suite Monsieur Picaillon a tout et Basile-le-fil n’a rien. C’est aussi simple que cela et l’histoire joue sur ce binarisme avoir tout / ne rien avoir ; être tout / n’être rien. Dans un univers gris où l’opulence et le manque se ressemblent soit par amas de possessions soit par amas de rebuts, la bascule entre les deux personnages tient à une clef. Une clef d’or ! Comme dans les contes merveilleux, la clef est celle du trésor sous la forme peu poétique d’un coffre-fort. Evidemment, la clef perdue par l’un est retrouvée par l’autre. Le riche appauvri et le pauvre enrichi se retrouvent sur un banc. Monsieur Picaillon récupère sa clef et Basile-le-fil la rend avec soulagement. Dans un livre à l’histoire convenue, le dénouement apporte une originalité. Contrairement à la majorité des contes, il n’y a pas de fin heureuse et les chemins des deux protagonistes se séparent sans modification aucune des comportements ni de l’un ni de l’autre. Basile-le-fil poursuit son chemin, heureux sous son parapluie et Monsieur Picaillon conserve et protège sa maison. En dépit de signe d’adieu empathique de Monsieur Picaillon, seuls les animaux, chat et chien, semblent regretter leur éloignement. Les personnages de la fable, le capitaliste à redingote et haut de forme, le pauvre avec son allure de randonneur scout semblent caricaturaux. La morale quant à elle traduit un état de fait « hélas, tout le monde sait que ceux qui ont tout regardent rarement ceux qui n’ont rien ». Cet album manque d’élan pour engager les enfants à réfléchir et chacun engagé dans sa voie y reste puisque même le hasard n’amène pas de modification. Le message véhiculé contredit les intentions de l’auteure. Danielle Bertrand…
Un banquier vaniteux et opulent croyait posséder toutes les richesses, mais l’ennui l’accablait de tristesse. Un jour, il s’approche de la maison d’un humble tailleur de pierre qui, dit-on, vit satisfait de sa liberté, de son rocher et d’une tasse de thé à l’aurore. « Mais que peut-on faire sans or ? », rugit le banquier. Il propose alors à l’homme un marché… Feuilleter un extrait Un tailleur de pierre, ça n'est pas quelqu'un de bien riche. Aussi, lorsque le héros de ce conte se voit proposer plusieurs pièces d'or contre une sculpture par un trop riche banquier qui veut le mettre à l'épreuve, comment pourra-t-il résister au pouvoir de l'argent ? Or c'est un conte et la morale dit que l'argent ne fait pas le bonheur... Rentré chez lui, le tailleur de pierre s'endort et rêve ; il rêve que l'argent le rend puissant, mais jamais le plus puissant : faut-il alors poursuivre inlassablement la quête du pouvoir ? L'album est de petit format, aisément manipulable, mais les dessins ne sont pas pour autant atrophiés. En effet, comme l'histoire a donné lieu à un film d'animation des mêmes auteurs, le dessin et la scénographie sont expressifs, propres au cinéma d’animation (on retrouve des traces du film Le roi et l’oiseau de Paul Grimault, sur un texte de Jacques Prévert), avec beaucoup de gros plans pour transmettre l'émotion ou l'humeur. Certaines illustrations (le nuage, la tornade et jusqu'à la montagne qui se fissure) évoquent aussi un autre album d’enfance écrit et illustré par Etienne Morel pour les Histoires du Père Castor, une jolie référence : La plus mignonne des petites souris. Le texte appartient au style narratif du conte, classique et clair, sans simplification, ni emphase ; l'opposition des choix (argent vs travail, avidité vs humilité), les personnages, le métier de tailleur de pierre sont aussi des emprunts à la tradition. Jusqu'au titre qui, avec l’adjectif « humble », est une inscription dans un type de récit moral, qui défend la transmission de valeurs humanistes. L’ensemble des documents proposés en amont par lachouetteducinema.com est complémentaire. Il est intéressant d’avoir à côté de l’album sa version filmique, de connaître le coffret de cinq contes dans lequel il est inclus, voire, avec les plus grands, de regarder le petit reportage sur l'histoire…