Achille Chavée : Oeuvre 1 (1935-1946)

RÉSUMÉ

Pour Cause Déterminée (1935)
Le Cendrier de Chair (1936)
Une Fois pour Toutes (1938)
La Question de Confiance (1940)
D’Ombre et de Sang (1946)

À PROPOS DE L'AUTEUR
Achille Chavée

Auteur de Achille Chavée : Oeuvre 1 (1935-1946)

Présenter Achille Chavée sans trop mélanger la légende et la réalité suppose une familiarisation croissante avec l'oeuvre d'un personnage complexe. Déroutantes sont les questions qu'il pose, déroutante, son obstination à dénoncer avec quelle facilité l'univers de nos sentiments et de nos aspirations se dissout à mi-chemin entre la banalité la plus triviale et la fantaisie étonnante du hasard. Aux yeux de ses contemporains, Chavée fut probablement perçu comme un rebelle, une sorte d'agitateur anarchiste, bousculant les conventions, heurtant de plein fouet les préjugés. Un hôte assidu des cafés, sorte de fantôme inquiet de se retrouver seul avec lui-même, dans les rues nocturnes de sa ville industrielle. Un avocat semblant comme prédestiné à plaider des causes impossibles. Un mari entretenant avec sa compagne des rapports nourris de tendresse et de désinvolture. Un poète réservé aux cénacles d'avant-garde, avant qu'il trouve, depuis les dernières années de sa vie une audience qui va croissant d'année en année. Né à Charleroi, le 6 juin 1906 de parents âgés, il nourrit pour sa mère un attachement affectif dont il mettra longtemps à se libérer. Son père est fonctionnaire. La famille change de domicile, au gré de ses nominations. Pensionnaire au petit séminaire de Saint-Roch, à Ferrières, inscrit à l'Athénée de Nivelles, à l'institut Saint-Joseph à La Louvière, d'où il est renvoyé, puis à l'Athénée de Mons, Chavée s'y montre chahuteur et forte tête, passionné par les indiens du Far-West, injustement vaincus, selon lui. Il découvre la poésie chez Musset et Hugo. A Mons, il rencontre Fernand Dumont, qui le mettra en contact avec André Breton, en 1935, plus de dix ans après. Ensemble ils aiment Baudelaire, Rimbaud, Pétrus Borel et Nerval. Inscrit à l'ULB, il suit des cours de droit et s'engage dans la gauche socialiste et fédéraliste. Devenu avocat, il s'installe à La Louvière. En 1932, les grèves du bassin minier wallon provoquent en lui un choc durable. A la même époque, il rencontre Simone qui deviendra son épouse, et découvre le surréalisme. Avec trois amis, il fonde en 1934 le groupe Rupture. La montée des fascismes en Europe occidentale et la guerre civile espagnole provoque l'engagement de Chavée dans les brigades internationales qui luttent contre la progression inexorable des troupes de Franco. Malade, il revient à La Louvière, en 1937. Avec F. Dumont, il fonde le Groupe surréaliste en Hainaut. Durant la guerre, alors que son ami est arrêté en 1942 par la Gestapo et déporté en Allemagne où il mourra en 45, Chavée doit entrer dans la clandestinité. En 1947, des activités nouvelles inspirées par le surréalisme voient le jour. Le groupe Haute nuit «s'est donné pour mission d'encourager toutes les manifestations originales et tous les mouvements d'avant-garde dans l'art et la pensée, d'où qu'ils viennent.» Chavée collabore à plusieurs revues surréalistes, notamment Phantomas. A La Louvière, les éditions Daily-Bul publient plusieurs recueils. Chavée encourage un grand nombre de jeunes artistes, peintres, sculpteurs et photographes. Hospitalisé à la suite d'une maladie, il meurt le 4 décembre 1969, à La Hestre.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Achille Chavée : Oeuvre 1 (1935-1946)"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9176 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Vacances romaines

« Écrire sur » une ville relève du défi, même si on y a fait plusieurs séjours, même si on peut prétendre…

Une Afrique en fragments 1946-2016

J’entame ici la traversée : des souvenirs vers un avenir de calme et de liberté Germaniste de formation, traductrice entre autres du letton, passionnée par les langues endogènes, en particulier le picard, Rose-Marie François poursuit une œuvre poétique qui se densifie au fil des recueils traduits eux-mêmes en plusieurs langues. Depuis Course lente avant l’aurore publié en 2015 aux éditions Maelström, l’auteur puise dans ses voyages pour embarquer le lecteur vers des contrées personnelles à la fois linguistiques et géographiques. C’est ici, dans ce dernier opus, l’Afrique subsaharienne que chante la poétesse. Une mosaïque de souvenirs africains glanés pendant un demi-siècle de rencontres et de compagnonnage sur le continent. Septante-quatre sizains ciselés qui résonnent du Togo au Sénégal et où l’auteur se promène en quête peut-être d’une autre peau. La lumière est exquise, excessive, incisive me mord les cils, les aisselles et les sangs. Va-t-elle m’énucléer ? Le mot existe encore ? Je cherche à distinguer mon habit de ma peau : un épiderme de coton, blanche lenteur d’une insistante, une insolente, lacération. Jouant sur les assonances, les allitérations, sur le jeu des rimes internes, la langue se déplie au contact des éclairs qui surgissent de la mémoire, vaste vasque de palabres rythmés par les tambours du cœur. Sanguine et dansante, la poésie semble souffler sur le sable des textes qui ont laissé des traces dans l’imaginaire de Rose-Marie François. Les pas et les visages de certains auteurs évoqués qui ont pour noms Glissant, Jabès ou Senghor. Mais si la mémoire garde ici l’empreinte ensoleillée de certaines semelles de vent et de plaisir, l’auteur n’oublie pas pour autant, loin de là, la violence brûlante de l’Afrique. Une Afrique aphone de cris qui ne sont plus seulement des chants mais bien les marques de douleurs indélébiles. Tout au long du texte, le vocabulaire parfois âpre sectionne les saisons et fait écho à la fragmentation des corps excisés, mutilés. Ces haches qui confondent le tronc des arbres durs avec le tronc des hommes. Ces lames qui confondent l’immensité de l’Océan avec l’intimité des femmes. Les mots de Rose-Marie François, rehaussés par les lumières fortes des peintures d’Isabelle Vaessen, captivent et envoûtent en réussissant le pari d’entremêler habilement les ombres et les lumières d’une Afrique contrastée. Une Afrique charnelle où…