« Il était une fois un écrivain ». Ce sont les premiers mots du texte. Mais au moment où commence son histoire, cet écrivain n'est encore qu'un petit garçon. Qui rêve, qui dessine, qui apprend à écrire et qui a plein d'idées dans la tête. Le petit garçon grandit et ne tarde pas à écrire, d'un seul jet, un premier roman. Refusé par tous les éditeurs. Le deuxième subira le même sort. Dépité, notre écrivain invente alors un personnage idiot, qu'il dessine lui même le plus moche possible et qu'il met en scène dans des aventures banales. Vous l'avez deviné, son manuscrit est reçu avec enthousiasme. Les éditeurs se l'arrachent, réclament la suite. La presse le couvre d'éloges. On reconnaît bien là l'humour plein de dérision de l'auteur de L'ennemi. Sur un tel scénario, pas mal de traitements graphiques étaient possibles. Les illustrations de David Merveille vont droit au but avec un minimum de moyens et deux gammes de couleurs : des verts d'eau et des roses terra cota. Ses personnages aux contours nets dont les attitudes et les expressions sont croquées avec un art consommé. L'humour de David Merveille est sans doute davantage bon enfant que celui de Davide Cali, mais il est tout aussi incisif. L'album est bourré de clins d'œil. Comme cette allusion en couverture à la célèbre collection blanche de Gallimard. Bien entendu, Monsieur Hulot est présent au détour d'une page. Le contraire nous aurait déçus. (Maggy Rayet)