Image de l'oeuvre - Nos vies en verre

Notre critique de Nos vies en verre

André Borbé avait situé l’intrigue de son roman Granlarge et Loncour (Alice jeunesse, déjà) sur une île, loin de toute civilisation technologique. Tzoutzi, son jeune héros, s’y sentait à l’étroit et rêvait d’horizon. Dans Nos vies en verre, on retrouve le contexte insulaire propice au huis-clos et à l’analyse des relations humaines. Mais l’île est ici accueillante, elle est un lieu de résilience.

Une jeune fille est retrouvée sur la plage. Rien n’explique son naufrage ni son arrivée. Elle-même a tout oublié des circonstances de sa présence sur l’île et de sa vie d’avant. Elle est recueillie par une communauté bienveillante qui semble avoir pour mission de remettre sur pied les naufragés ainsi retrouvés et de les intégrer dans le quotidien d’une vie simple et solidaire.

Nous suivons plusieurs personnages, arrivés tout aussi mystérieusement, qui petit à petit trouvent leur place, s’impliquent dans la vie de la communauté et s’attachent à ceux qui les ont accueillis. Pour mieux les quitter ? Quel est le sens de leur passage sur cette île ? Qui sont en réalité les membres de la communauté ? Quel secret cachent les rituels auxquels ils se prêtent ?

André Borbé observe chacun, alternativement dans sa vie « d’avant » et dans son évolution sur l’île.  Par chapitres courts, il rend universels ses personnages, leurs errances et leurs questionnements pour livrer une réflexion finalement métaphysique sur le sens de la vie, la nécessité de trouver sa place et de construire un projet avec et pour les autres, en société.

IL y a peut-être une île

Ailleurs un autre univers

Où chacun passe quand il

Cherche sa place sur terre

Marion Sonet, qui avait déjà illustré Granlarge et Loncour, a repris ses crayons pour illustrer délicatement ce nouveau roman d’André Borbé, teinté de fantastique et ponctué de textes de chansons dont la version en musique est accessible grâce à des QR codes.

Un roman tout en profondeur, pas celle d’inquiétants et sombres abysses mais de l’attachement à ceux qui nous tendent la main.

Caroline Berger