Le livre de Paul G. Dulieu, Louvain brisé, nous reporte au temps tourmenté de la scission de l’Université catholique de Louvain, les francophones se trouvant exilés de Leuven et appelés à fonder, en terre romane, Louvain-la-Neuve.On entend les derniers échos de l’affligeant ‘Walen buiten’ quand, au début des années 1970, nous suivons un groupe d’étudiants vivant leurs dernières saisons à l’Université. Logés aux divers étages de la maison communautaire du coiffeur Léopold Vanhove, volontiers bougonnant dans son salon qui ne reçoit guère que ses vieux clients fidèles, les jeunes aux longs cheveux ébouriffés boudent sa tondeuse et ses ciseaux.Heureusement, son épouse Tatiana se montre, pour les jeunes locataires, une hôtesse affable et souriante.Au fil des pages…
D’emblée, on s’attache à ce Marcel Faureuve, figure centrale du roman de Paul G. Dulieu Il voulait peindre la nuit, qui, licencié aux approches de la soixantaine de la société dans laquelle il œuvrait comme photographe, saisit l’occasion de cette retraite anticipée pour se consacrer à sa passion : peindre. Avec une prédilection pour le ciel nocturne, les étoiles, qu’il monte contempler depuis la lucarne du toit d’ardoises.Au grand dam de son épouse, la réaliste Géraldine, qui devine que « le diable de la peinture » va s’emparer de lui et qui ne partage pas son vibrant amour pour la nuit, pour le noir. À ses yeux, le noir est « tout ce qui reste quand toutes les couleurs ont disparu. (…) c’est le trou, le manque, l’opacité, la cécité. »Qui eût imaginé…