Jeanne Houbart-Houge   1910 - 1999

PRÉSENTATION
Jeanne Houge est née à Wandre en 1910.  Après l’enfance, Jeanne Houge épouse un Polonais qu’elle suit dans son pays. Malgré la naissance d’une fille, la vie là-bas est rude, particulièrement durant la seconde guerre mondiale.  Jeanne est déportée pendant une année dans un camp, puis, après la libération, décide de rentrer à Liège avec sa fille.  Elle épouse bientôt Hubert Houbart, instituteur du village de Wandre.  En 1956, elle assiste à une pièce qui va être une révélation pour elle : la création d’Antigone, dans l’adaptation wallonne de Jenny d’Inverno. Séduite par cette représentation, elle se lance dans l’écriture dialectale.  Dans un premier temps, c’est la vie quotidienne qui lui sert d’inspiration, mais elle y opère sans banalité. Elle y exprime toute sa personnalité, faite de tendresse et de vigueur : naissent Ploumtchons di mi-åme (1956), récompensé du prix des Critiques wallons, puis Creûs d’amoûr (1959).   Son troisième recueil grîse teûle confirme son talent, sa capacité à dépeindre mélancolie, déception, désarroi, ou parfois résignation. Et si elle y opère encore comme poétesse, elle se révèle déjà conteuse.  Dans Contes d’on payîs d’ôte på, c’est l’expérience de sa vie menée en Pologne qui nourrit toute son imagination et offre des textes imprégnés d’humanité. Elle écrit encore Contes d’al blanke cinse, en fort relation avec le monde animalier.  Dès 1964 et pendant plus de 20 ans, elle est réquisitionnée comme professeur de langue et littérature wallonnes par la Ville de Liège. Elle s’y emploie avec beaucoup d’ardeur. Elle se met au service de nombreuses causes dialectales en région liégeoise : le gala wallon, le prix des critiques, et elle est élue membre de la Société de langue et de littérature wallonnes, où elle siège entre 1978 et 1990.  Dans les années 1980, elle est approchée par plusieurs dessinateurs pour adapter en wallon leurs créations et elle publie plusieurs albums, au côté de François Walthéry, de Raoul Cauvin, de Louis-Michel Carpentier ou de Mittéï (Li p’tit bout d’ tchique, Tchantchès, Li Vî bleû, etc.). Ainsi, par la qualité de son enseignement, puis de ses adaptations, elle a largement contribué à prolonger la transmission de la langue wallonne qui lui était devenue si chère au fil des années.  Elle décède à Hermalle-sous-Argenteau en 1999, non sans avoir laissé, par la qualité de ses textes, de son enseignement, de ses enregistrements sonores et de ses adaptations, d’excellents moyens d’assurer la transmission de la langue wallonne auprès des plus jeunes générations. 

BIBLIOGRAPHIE