Contes d'on payis d'ôte på | Objectif plumes

Contes d'on payis d'ôte på

À PROPOS DE L'AUTRICE
Jeanne Houbart-Houge

Autrice de Contes d'on payis d'ôte på

Jeanne Houge est née à Wandre en 1910.  Après l’enfance, Jeanne Houge épouse un Polonais qu’elle suit dans son pays. Malgré la naissance d’une fille, la vie là-bas est rude, particulièrement durant la seconde guerre mondiale.  Jeanne est déportée pendant une année dans un camp, puis, après la libération, décide de rentrer à Liège avec sa fille.  Elle épouse bientôt Hubert Houbart, instituteur du village de Wandre.  En 1956, elle assiste à une pièce qui va être une révélation pour elle : la création d’Antigone, dans l’adaptation wallonne de Jenny d’Inverno. Séduite par cette représentation, elle se lance dans l’écriture dialectale.  Dans un premier temps, c’est la vie quotidienne qui lui sert d’inspiration, mais elle y opère sans banalité. Elle y exprime toute sa personnalité, faite de tendresse et de vigueur : naissent Ploumtchons di mi-åme (1956), récompensé du prix des Critiques wallons, puis Creûs d’amoûr (1959).   Son troisième recueil grîse teûle confirme son talent, sa capacité à dépeindre mélancolie, déception, désarroi, ou parfois résignation. Et si elle y opère encore comme poétesse, elle se révèle déjà conteuse.  Dans Contes d’on payîs d’ôte på, c’est l’expérience de sa vie menée en Pologne qui nourrit toute son imagination et offre des textes imprégnés d’humanité. Elle écrit encore Contes d’al blanke cinse, en fort relation avec le monde animalier.  Dès 1964 et pendant plus de 20 ans, elle est réquisitionnée comme professeur de langue et littérature wallonnes par la Ville de Liège. Elle s’y emploie avec beaucoup d’ardeur. Elle se met au service de nombreuses causes dialectales en région liégeoise : le gala wallon, le prix des critiques, et elle est élue membre de la Société de langue et de littérature wallonnes, où elle siège entre 1978 et 1990.  Dans les années 1980, elle est approchée par plusieurs dessinateurs pour adapter en wallon leurs créations et elle publie plusieurs albums, au côté de François Walthéry, de Raoul Cauvin, de Louis-Michel Carpentier ou de Mittéï (Li p’tit bout d’ tchique, Tchantchès, Li Vî bleû, etc.). Ainsi, par la qualité de son enseignement, puis de ses adaptations, elle a largement contribué à prolonger la transmission de la langue wallonne qui lui était devenue si chère au fil des années.  Elle décède à Hermalle-sous-Argenteau en 1999, non sans avoir laissé, par la qualité de ses textes, de son enseignement, de ses enregistrements sonores et de ses adaptations, d’excellents moyens d’assurer la transmission de la langue wallonne auprès des plus jeunes générations. 

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Contes d'on payis d'ôte på"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 10367 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Nouvelles de Belgique

La littérature serait-elle le meilleur moyen de découvrir une région ? Comment percevoir autrement l’esprit d’un lieu qu’à travers la perception intime qu’en donne un écrivain ? Les éditions Magellan & Cie ont répondu avec conviction à ces questions en imaginant leur collection « Miniatures », qui vient de consacrer un de ses derniers titres à la Belgique.«  Alors que la mondialisation des échanges progresse, que le monde devient un pour tous, des mondes-miniatures s’imposent, des pays et des régions entières affirment leur identité, revendiquent leur histoire ou leur langue, réinvestissent pleinement leur espace. Quoi de plus parlant qu’une miniature, la nouvelle, pour lever le voile sur ce monde-là, celui d’une diversité infinie et porteuse d’espoir ?  », voilà en quelques mots comment l’éditeur, Pierre Astier, présente cette initiative qui a déjà publié une quarantaine de titres aussi variés que ceux consacrés à Cuba, Haïti, Montréal, le Liban, le Mali, le Congo, la Corse ou la Bretagne, la Catalogne, la Serbie ou la Corée, etc. Lire aussi : notre recension de  Nouvelles du Congo Ce recueil consacré à la Belgique a ceci de particulièrement réjouissant qu’il est le reflet du cosmopolitisme de notre petit pays, terre de passage et d’échanges, à la croisée de grandes cultures. C’est également un superbe florilège d’écritures et d’univers que nous révèlent les six auteurs de ces nouvelles : si les noms de Nadine Monfils et Patrick Delperdange ont des connotations bien francophones, ceux d’Alfredo Noriega, Aïko Solovkine, Katia Lanero Zamora et Kenan Görgün ne seraient pas a priori rangés dans un rayonnage français. Regrettons au passage qu’aucun auteur flamand ne figure au sommaire puisqu’il s’agit d’un recueil intitulé Nouvelles de Belgique . Une suggestion à glisser à l’éditeur pour un deuxième tome ! Ne boudons pas notre plaisir cependant.Si l’on retrouve sans surprise la verve osée et franchouillarde de Nadine Monfils et les ambiances lourdes, voire sombres, de Patrick Delperdange, cette fois dans la touffeur d’une forêt ardennaise, les registres d’Alfredo Noriega, Aïko Solovkine et  Katia Lanero Zamora nous sont moins connus et nous réservent de belles surprises. Le premier n’a rien à envier à ses confrères latinos : il nous conte une histoire à la grande puissance imaginative entre une enfance équatorienne et des rencontres singulières dans le quartier des Marolles. Les deux textes suivants nous immergent dans des humanités en déshérence, tantôt confrontées aux restructurations, délocalisations, grèves et paysages industriels décrits avec une force visuelle rare, tantôt perdues entre deux appartenances culturelles surgies de l’exil d’une famille espagnole en pays liégeois. Si Solovkine nous confronte à la brutalité sociale, la nouvelle de Katia Lanero Zamora nous émeut par une dignité familiale retrouvée. Nous partageons le choix de l’éditeur s’il a voulu nous réserver le meilleur pour la fin : dans « Résurrection de Cyrano », Kenan Görgün met en scène deux frères turcs établis en Belgique. Ils y ont développé deux visions opposées de la vie professionnelle, de la vie tout court et de l’engagement, alors que du temps de leur jeunesse, ils se retrouvaient à l’unisson dans les…

Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête

Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…

Un parfum d’innocence

On avait lu (et apprécié) le passage du romancier Patrick…