Fernand Severin   1867 - 1937

PRÉSENTATION
  • Fernand Severin naît dans une ferme à Grand-Manil, près de Gembloux, le 4 février 1867. Toute sa vie, il conservera un grand attachement pour la campagne, pour la nature, sans doute parce que, timide et un peu replié sur lui-même, il trouvera en elle le refuge idéal.
  • Il poursuit ses études à l'Université Libre de Bruxelles. Celles-ci terminées, il est nommé professeur de 4e au collège communal de Virton (où il restera douze ans), la désignation vers les lointaines provinces étant souvent le fait des jeunes maîtres. Se sentant d'abord un peu exilé, il finira par apprécier le cadre de la campagne virton, d'autant plus que son ami Charles Van Lerberghe s'est installé, lui, à Bouillon, et qu'ils peuvent se voir régulièrement. De cette période, Severin dira : L'essentiel pour moi était que j'eusse quelques loisirs pour faire des vers, et j'en avais assez, à ce qu'il me semblait... C'est le temps où j'étais jeune et où j'ai fait mes meilleurs vers. Oh! les délicieuses journées que j'ai passées dans les forêts de Virton!...
  • Nommé professeur à l'Athénée de Louvain en 1896, il se retrouve quelques années plus tard professeur de 5e à l'Athénée de Bruxelles, puis, en 1907, professeur à l'Université de Gand, ce qui, à l'époque, agaça quelques philologues qui doutaient qu'un poète fût à la hauteur de sa tâche.
  • Depuis longtemps, son activité poétique l'avait amené à publier plusieurs plaquettes et recueils. Ce fut d'abord, en 1888, Le lys, vers de jeunesse qu'il répudiera par la suite. C'est dans sa solitude gaumaise qu'il écrit La source au fond des bois qui ne parut qu'en 1924 et qui a inspiré à Ernest Bernardy une mosaïque apposée sur un bâtiment de l'Athénée. Ce recueil fut suivi du Don d'enfance (1891), d'Un chant dans l'ombre (1895) et de La solitude heureuse (1904).
  • Parallèlement à sa poésie, Severin consacre une partie de son temps à la critique. Il fut un critique sévère, redouté, assez peu favorable aux innovations de son temps. Cette attitude lui valut de voir son œuvre propre souvent ignorée, d'autant qu'il se tenait à l'écart des cénacles bruxellois.
  • Il en souffrit et en vint à douter de son art, au point, sa santé posant quelques problèmes, de renoncer à écrire. Avec l'âge, sa mélancolie s'était accentuée; il avait le goût de la solitude et un grand besoin de silence. Sa sensibilité le portait vers l'écoute du moi : Tu ne te trouveras nulle part, sauf en toi, écrit-il dans Art poétique (in La solitude heureuse).
  • En 1930, un an avant sa mort, il publia en un volume un choix de ce qu'il considérait comme le meilleur de son œuvre (réédition en 1952).
  • Fernand Severin fut désigné en 1920 pour faire partie de l'Académie de Langue et de Littérature françaises de Belgique lors de la fondation de celle-ci. Les honneurs qu'il reçut ne dissipèrent pas le regret de ne pas être apprécié par ses pairs comme il pensait devoir l'être.
  • (D'après Henri LIEBRECHT, in G. CHARLIER et J. HANSE,
  • Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique, Renaissance du Livre, 1958).

  • BIBLIOGRAPHIE