Edmond Vandercammen   1901 - 1980

PRÉSENTATION
Edmond Vandercammen est né à Ohain (Brabant wallon) le 8 janvier 1901. Il passe son enfance dans la campagne brabançonne. À l'école primaire d'Ohain, il rencontre dès son entrée en première année, en 1907, un condisciple, le futur poète Robert Goffin, natif du même village. En 1912, un an donc après l'attribution à Maurice Maeterlinck du Prix Nobel de Littérature, Edmond Vandercammen, âgé de 11 ans, commence à s'intéresser à la poésie. Son grand-père, en effet, qui disposait d'une petite bibliothèque bien achalandée, avait favorisé son goût pour la langue française et l'avait initié à la lecture de La Fontaine et du Télémaque de Fénelon. Il écrit ses premiers vers et les montre à son instituteur, qui, compréhensif, les corrige et l'encourage. En 1916, il entre à l'École Normale de Nivelles. Durant les vacances, promenades champêtres avec Goffin, à Ohain : ils partagent nombre de lectures. À l'École Normale de Nivelles, en 1919, il rencontre un autre poète en herbe : Elie Willaime (cfr. Dossiers L). Ils échangent leurs premiers textes : c'est le début d'une très longue amitié.En 1920, Edmond Vandercammen obtient un poste d'instituteur à Ixelles (Bruxelles). L'année suivante, il commence à découvrir les mouvements artistiques et littéraires de la capitale et lit Claudel, Reverdy, Cocteau, Apollinaire, Cendrars, Max Jacob, les surréalistes. En 1923, il compose son premier livre : Hantises et désirs, qu'il reniera par la suite et retirera de sa bibliographie. Il se lie d'amitié avec Pierre Bourgeois et avec Pierre- Louis Flouquet. Il collabore à la revue Sept Arts créée par les frères Bourgeois. Il suit des cours à l'ULB et jusqu'en 1931 s'adonnera plus à la peinture qu'à la poésie. Il prend des cours de peinture à l'Académie des Beaux- Arts, où il rencontre celle qui allait devenir sa femme : Anne de Koning, institutrice, et dessinatrice de talent, qui illustrera plusieurs de ses livres. Ils se marieront en 1925. En 1924, il rencontre Albert Ayguesparse et Charles Plisnier et devient leur ami. Il fréquentera la maison des Plisnier, place Morichar à Saint- Gilles, où le futur prix Goncourt tenait salon littéraire tous les mardis soir. Charles Plisnier et Edmond Vandercammen se connurent grâce à Albert Ayguesparse qui, en 1929, associé à Pierre Hubermont et Benjamin Goriély, lancera la revue Tentatives à laquelle Edmond Vander-cammen collaborera. Il fréquente également la Librairie du Canard sauvage, chaussée de Wavre, où se réunit à l'époque le groupe Prospections. Edmond Vandercammen, attiré plus par la littérature que par la politique, demeure néanmoins très attentif au Front littéraire de Gauche et au Mouvement des écrivains prolétariens dont il signe le Manifeste publié dans Le Monde.En 1930, il est parmi les co- fondateurs du Journal des Poètes, aux côtés de Pierre Bourgeois, de Maurice Carême, de Georges Linze et de Norge, auxquels viennent s'adjoindre bientôt Pierre- Louis Flouquet, Fernand Verhesen et Arthur Haulot. Il publie en 1931 un recueil que l'on peut considérer comme le premier titre de son oeuvre poétique : Innocence des solitudes et entreprend un voyage en Espagne, avec sa femme et les couples Plisnier et Ayguesparse. Ce voyage laissera une empreinte durable : il se passionne dès lors pour la langue espagnole, découvre les poètes de ce pays et ressent le besoin de les traduire en français. En 1933, son recueil Le sommeil du laboureur obtient le prix Verhaeren. En 1936, il se lie d'amitié avec Fernand Verhesen, qui partage avec lui une même passion pour la traduction des poètes espagnols et hispano- américains. Il traduit les Poèmes interdits de Manuel Maples Arce. En 1937, en compagnie de son ami, le poète ostendais Karel Jonckeere, il s'embarque à Anvers sur un cargo à destination des Amériques et aborde à Cuba, au Mexique et dans le sud des États- Unis. Il traduit cette année-là Fable verte de Max Aub et Biographie à l'usage des oiseaux de Jorge Carrera Andrade. En 1939, il publie son Anthologie de la poésie espagnole contemporaine. De 1940 à 1945, Edmond Vandercammen brise sa plume : il ne publiera rien durant la période de l'occupation allemande. Au sortir de la guerre, il fait éditer Grand Combat, en 1946, et, l'année suivante, une traduction de Signe de Fernando Paz Castillo. En 1951, il traduit les Poèmes lyriques de Lope de Vega en collaboration avec son ami Verhesen. L'année suivante La Porte sans mémoire se voit décerner le Grand Prix triennal de Poésie et Edmond Vandercammen est élu à l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. En 1955, il participe à une mission culturelle en Amérique du Sud : conférences à Buenos Aires, Montevideo, Sao Paulo, Rio de Janeiro. Il poursuit ses travaux de traduction. En 1958, la revue Marginales lui consacre un numéro d'hommage. Une édition de ses poèmes choisis paraît en 1961 avec une préface de Jean Cassou. Il obtient le Grand Prix des Biennales internationales de poésie à Knokke en 1979.Edmond Vandercammen est décédé à Uccle le 5 mai 1980.

BIBLIOGRAPHIE


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