Claire Ponceau

NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Voici un livre qui date de 2015, un projet singulier totalement passé inaperçu – ou presque – à l’époque de sa sortie et de ses présentations publiques. Y revenir, deux ans plus tard, pourquoi ? Pas forcément pour réparer, redonner une espèce de seconde chance à un écrit qui ne méritait pas de sombrer ainsi dans l’oubli. Ce serait, d’une part, donner beaucoup d’importance à la critique littéraire, faire croire que la critique pèse réellement dans le choix des lecteurs et lectrices. Ce serait, d’autre part, faire du critique littéraire une espèce de « justicier » ou de « redresseur de torts », posture, à mes yeux du moins, tout à fait ridicule.Non.Y revenir plutôt pour les questions qu’un tel objet singulier suscite, à l’heure…


Le Carnet et les Instants

L’enfant n’a pas été conçu non, ce n’était pas prévu, je n’ai jamais prévu beaucoup de choses. Prendre un sac, pour les courses, le nombre de culottes correspondant au nombre de journées plus deux, oui. Je n’ai pas conçu l’enfant. Avec l’enfant, il a tout fallu concevoir.Le prénom et le sexe de cet enfant viendront plus tard. Quand l’enfant n’est pas voulu, il est possible de protéger ses sentiments en s’imposant une distance par rapport au sujet ; alors traité plutôt comme objet. D’un point de vue littéraire, la plume permet d’en parler à la troisième personne, cela aide. Cependant, la proximité et le trouble sont si grands qu’ils remettent tout en cause grammaticale, lexicale, syntaxique.Soit un exercice très particulier car pousser les frontières…