Renaud Boucquey est né en 1973, ce qui est sans doutes une information moyennement intéressante sauf que ces années ont marqué son esprit au sceau d’un vent gentiment libertaire. Il découvre la lecture avec des histoires de chevalerie et de flibuste, se rêve Godefroid de Bouillon ou Jean Laffite, la littérature avec Fitzgerald, Hemingway et Conrad et décide d’écrire sous l’influence de Fante, Bukowski, Jim Harrison et Bret Easton Ellis. Il gagne sa vie en cherchant des lieux de tournage de films, ce qui lui fait dire qu’il est promeneur professionnel, ou en les organisant, ce qu’il ne dit pas trop parce que ça pourrait donner l’impression qu’il travaille vraiment et il préfère que ça ne s’ébruite pas. Il a collaboré avec Spielberg et Carax mais regrette de n’avoir pas connu Max Pecas. Quand il a du temps libre, il fait du poney ou du pédalo au Bois de la Cambre. Il aime rouler vite en décapotable, les pieds nus quand vient l’été, le champagne et l’eau fraîche, il aime aller se coucher quand le soleil se lève ou se réveiller bien avant, il aime l’odeur de la pluie sur l’herbe chaude, celle des moissons à la campagne et celle des petits matins gris en ville, il aime sortir quand les autres vont dormir, il aime le homard grillé et les œufs au plat, le gros rock qui tache et les blues bien gras, les nappes de synthé cold wave et la bossa nova. Il trouve que les espadrilles sont les chaussures des rois mais il ne crache pas sur une paire de John Lobb. S’il n’aimait pas le tweed et le velours, les écharpes en soie et les casquettes de chasse on pourrait dire que c’est un punk. Mais il s’en fout. Renaud Boucquey est un punk. Il rêve de mourir des suites d’un accident de vélo sous acide dans les rues de Deauville.
« Rien sur Nietzsche » est son premier roman.