Déjà Jacqueline Harpman vomissait la qualification de “pisseuse” décernée par son père à sa naissance, fût-ce dans un roman comme La Fille démantelée. Pour elle, refuser l’assimilation à la flaccidité ou à l’étron, c’est exister et le dire.“Pisseuse”, c’est un des termes que Laurence Rosier cite en premier dans son livre, De l’insulte… aux femmes. Il en est beaucoup d’autres dont l’auteure nous dresse la liste éloquente. En toute connaissance de cause, elle qui a pour spécialité la linguistique et l’analyse du discours a notamment été commissaire de l’exposition Salope et autres noms d’oiselles, en 2015, à l’ULB, dont elle a rédigé le catalogue. Dans le présent ouvrage, il ne s’agit pas seulement de noter et de classer des particularités…
Laurence ROSIER, La riposte. Femmes, discours et violences, Payot & Rivages, 2025, 336 p., 22 € / ePub : 16,99 €, ISBN : 9782228937689Laurence Rosier est linguiste, professeure à l’ULB et spécialiste des violences verbales. Puisque sa pratique universitaire s’inscrit dans une perspective résolument féministe, elle revendique le caractère situé du point de vue qui porte ses travaux. Commissaire d’exposition, co-autrice et coordinatrice de nombreuses publications, elle est l’autrice du Petit traité de l’insulte (2006, réédité et augmenté en 2009), De l’insulte… aux femmes (2017), Cohabitante l’égale (2023) et, en ce début d’année 2025, La riposte. Femmes, discours et violences, qui pose la parole des femmes comme acte de résistance.[…] brandir la blessure…