Auteur de Tullieux et Natacha "un soir"
Etoile est un petit garçon perdu, perdu et trouvé il y a six ans maintenant par les membres du petit cirque de Monsieur Balthazar, qui cahote et crapahute dans les campagnes. Il y vit à présent, très heureux avec ceux qu’il considère sa famille. Dans la famille d’Etoile, il y a Papa Zingaro, Maman Carmen, Papa Constantin le géant, Maman Rose, Papa Horace et Monsieur Bulle, le poisson du bocal. Etoile tient beaucoup à son pendentif, qu’il portait quand on l’a trouvé, une belle demi-étoile d’or. Il aime aussi quand Papa Zingaro lui raconte des histoires, quand on s’arrête le soir pour manger ensemble, rire et dire des bêtises qui font du bien, quand il va cueillir des fleurs avec Papa Constantin .. . La vie est belle pour Etoile. Mais un soir, alors qu’il part prendre un bain dans la rivière toute proche, Etoile perd son étoile dans l’eau et il est désespéré. Ses pères et mères se mettent en quatre pour retrouver son trésor, en vain. Et si c’était celui qui vit seul plus loin, le bizarre, le moche, le sûrement méchant homme chien le voleur ? Etoile y pense et ne veut pas y croire. Il veut en avoir le cœur net. On ne présente plus ni Rascal, auteur et illustrateur de livres jeunesse confirmé, ni Peter Elliott, qui a aussi dessiné une bonne vingtaine d’albums à l’Ecole des Loisirs. Ces deux-là se sont associés pour créer ensemble trois albums illustrés avant de se lancer dans la bande dessinée pour enfants. Etoile est une très belle série, où la tendresse et l’humanité des personnages, souvent marginaux, sont une composante essentielle. P. Elliott parvient, par une mise en couleurs subtile et un dessin plus ou moins arrondi ou plus torturé, à rendre compte des différents sentiments du petit garçon, la peur de la nuit et du noir, l’eau qui devient hostile, les cauchemars, le bonheur d’être avec ceux qu’il aime … Une très belle fable sur la puissance de l’amour et sur la peur de l’autre, celui que l’on ne connaît pas et dont on se méfie. Une valeur sûre. Le tome 1 a reçu le prix Tibet…
Récit qui valut à son auteur le prix Goncourt lors de sa parution en pleine guerre, en 1916, Le feu d’Henri Barbusse, sous-titré Journal d’une escouade, relate la boucherie de la Première Guerre mondiale. Bien que farouche partisan du pacifisme, Henri Barbusse s’engage comme volontaire en 1914. C’est de l’expérience des tranchées, de sa vie de soldat en première ligne qu’il tire un des romans les plus saisissants sur le basculement des nations dans le premier conflit mondial. À l’occasion de la commémoration des cent ans de la fin de la guerre 1914-1918, l’auteur et scénariste Patrick Pécherot et l’illustrateur, le scénariste de BD, Joe Pinelli publient une adaptation graphique du Feu de Barbusse. Le titre, Das Feuer , témoigne de leur choix : transposer la narration du côté allemand, évoquer l’enfer vécu par des soldats allemands, Kurt, Müller, Kropp… Une poignée de soldats, pris entre les feux de l’armée française, cherche à tâtons la tranchée qui va les sauver. Porté par un dessin en noir et blanc, Das Feuer balance un voyage au bout de la nuit, entre attaques de l’ennemi et creusements des tranchées. Le rythme est celui de l’hallucination, de la dérive mentale, le tempo est celui des corps hagards, écrasés par des pluies de feu, ensevelis sous la boue charriant les cadavres des camarades morts. Le texte d’Henri Barbusse roule ses phrases dans « la grande plaine de la guerre », dans le « cloaque, matrice universelle, mère qui nous absorbe et nous accouche ». En treize chapitres, Das Feuer déroule la saga des obus et des fusées, les hommes réduits à l’état de bêtes de somme et dont la raison défaille. Boyaux qui s’effondrent, enlisement des hommes du régiment dans des terres devenues marécages, monticules de macchabées… la chair humaine hurle, la seule logique est celle de la gadoue, des explosions et de la mort. Parsemée de trous, de fondrières, de charniers, la terre n’est plus que piège. Visages gris aux yeux vides sur paysages désolés, hérissés de barbelés. Kamerad. Camarade, Graben. Fossé, Streifzug. Dégagement, Morast. Marécage, Stimmen. Voix, Morgenröte. L’Aube… les treize chapitres ne reprennent qu’exceptionnellement les titres des vingt-quatre chapitres du récit de Barbusse.« TAC ! TAC ! BAOUM ! BAOUM ! Les coups de fusils, la canonnade autour de moi. Partout ça crépite et ça roule, longues rafales et coups séparés. Sombre et flamboyant orage qui ne cesse jamais. Je suis enterré au fond d’un éternel champ de bataille. Depuis quinze mois, depuis mille cinq cents jours, du soir au matin sans repos, du matin au soir sans répit. La fusillade, le bombardement ne s’arrêtent pas. Comme le TIC-TAC des horloges de nos maisons, aux temps d’autrefois, dans le passé quasi légendaire. On n’entend que cela lorsqu’on écoute. TAC ! TAC ! BAOUM ! BAOUM ! » L’horreur de la Première Guerre mondiale transposée dans le camp ennemi, c’est ce que Joe Pinelli tente de nous faire toucher du doigt en adaptant du côté allemand Le Feu, d’Henri Barbusse, écrivain…
Dix ans de petits dessins, un recueil de ses meilleurs dessins parus dans la presse francophone (Télémoustique,…