« J’écris des tranches de vie, des pièces policières, des vaudevilles, des one-man-shows, ce que je préfère nommer – restons français – des comédies solo, toutes formes réputées désuètes, carrément ringardes et que je revendique avec une insolence qui indigne les beaux esprits qui me prennent pour un tire-au-flanc, un traître à la cause. Or, il n’y a aucune agressivité dans ma stratégie; elle est tout simplement régie par le plaisir, ou par un certain goût du camouflage.
Mes pièces sont moins naïves qu’elles ne le paraissent, plus savantes qu’elles ne se donnent. J’aime tendre au spectateur attentif, au lecteur réellement pénétrant, des perches qui lui sont réservées, des images dans le tapis, des “ bêtes dans la jungle”… »
Auteur de Théâtre
Une œuvre ne se laisse pas réduire à l’effet immédiat qu’elle a produit lors de sa première apparition : ni dans l’espace sociologique, ni dans la mémoire de ceux qui l’ont côtoyée. Il faut y ajouter la lumière qui naît d’une entreprise créatrice quand elle échappe aux circonstances originelles et qu’elle entre dans la durée. S’agissant de Jacques De Decker, se souvenir de son talent de chroniqueur, de romancier, de débatteur – et d’incomparable ami pour ceux qui ont pu jouir de sa fréquentation régulière – ne suffit pas. On risque de manquer le cœur du personnage, le centre de sa pensée, et de rester aveugle à l’essentiel.L’illusion rétrospective, par laquelle les auteurs du passé apparaissent dans une…
Notes prises d'une lucarne suivi de Petit théâtre aux chandelles
Préface de Robert Frickx À propos du livre Les Notes prises d'une lucarne sont le produit d'un exercice quotidien qu'Hellens s'est imposé durant l'année 1917. On retrouve, dans ces textes en prose, d'une admirable sobriété, le reflet de la mutation que, sous l'influence de la lumière du Midi et des peintres qu'il fréquente alors (Matisse, Archipenko, Modigliani, André Lhote), l'art du poète subit après 1915. Quant au Petit théâtre aux chandelles , composé vers la même époque, il dénote un art très sûr de la scène, qui se concrétise notamment dans un mélange subtil d'érotisme, de légèreté et de cruauté. Mariant le badinage au cynisme, le théâtre d'Hellens fait penser tantôt à Marivaux, tantôt à Musset, mais il s'écarte de ce modèles dans certaines pièces qui, tel Massacrons les innocents, annonce l'univers baroque de…