Summer festival

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Les théâtres clôturent leurs saisons et préparent la saison prochaine. Que ferons-nous cet été ? Pour les amoureux du théâtre, heureusement, il y a les festivals d’ici et d’ailleurs qui permettent de s’évader et de faire de jolies découvertes à ciel ouvert. L’heure est à la fête !

Les théâtres clôturent leurs saisons et préparent la saison prochaine. Que ferons-nous cet été ? Pour les amoureux du théâtre, heureusement, il y a les festivals d’ici et d’ailleurs qui permettent de s’évader et de faire de jolies découvertes à ciel ouvert. L’heure est à la fête !

Lumière sur quatre festivals, bien de chez nous.

Festival au carré/Mons 2015

Du 28 juin au 11 juillet

Il paraît qu’un vent d’aventure…



FIRST:festival spectacle - "Summer festival"
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Pas de spectacles à savourer pour de vrai dans les salles…

Le Pari (s) littéraire du Centre Wallonie-Bruxelles (in Vues d'ailleurs)

Au cœur de Paris, à deux pas de Beaubourg et du Marais, la culture belge de langue française a son îlot de visibilité, d’exposition, d’animation et de convivialité : le Centre et la Librairie Wallonie-Bruxelles. Ils offrent une vitrine exceptionnelle aux écrivains et aux éditeurs de notre pays. Une vitrine comme à Saint-Nicolas et à Noël, mais toute l’année. L’histoire commence en 1976, quand le Ministère de la culture acquiert un immeuble de mille mètres carrés pour y promouvoir l’art et la culture francophones de Belgique. Une belle intuition. Un geste heureux. Trois ans plus tard, le 26 septembre 1979, le Centre culturel de la Communauté française de Belgique, devenu par la suite le Centre Wallonie-Bruxelles, ouvre grand ses portes. Il y présentera les créateurs belges francophones de tous horizons et de toutes disciplines : danse, théâtre, chanson, jazz, cinéma, littérature, on en oublie sûrement. Y recevra le public venu les découvrir. Les applaudir. Et répandre la bonne nouvelle, à Paris et ailleurs : la culture belge francophone est vivante, bien vivante. Il faut compter avec elle. Comme toutes les institutions culturelles, le Centre a pris ses inclinations, ses couleurs, en fonction de ses directeurs et de ses directrices, de leur personnalité, de leur style. Il a évolué avec le monde institutionnel et politique, s’est transformé sous l’impulsion des artistes et des écrivains qu’il a accueillis. Aujourd’hui, il est un endroit incontournable pour la diffusion, la découverte et le rayonnement du patrimoine et de la création contemporaine de Wallonie-Bruxelles en France. Parmi les artistes qui s’y sont produits, ont vu leurs films projetés, leurs pièces jouées ou dansées, leurs livres lus et discutés, leurs œuvres exposées, citons, en toute subjectivité : Luc et Jean-Pierre Dardenne, Stéphane Lambert, Annie Cordy, Henry Bauchau, Steve Houben, Vera Feyder, Hergé, Dominique Rolin, Claudio Bernardo, William Cliff, Chantal Akerman, Jean-Marie Piemme, Pietro Pizzuti, Guy Goffette, Marion Hänsel, Patrick Roegiers, les Irréguliers du langage et les plus réguliers, les primés du prix Rossel et les recalés, les poètes oraux et ceux qui écrivent dans le silence...                                                                                                       * Le Carnet et les Instants oblige, nous n’évoquerons que les activités littéraires du Centre et celles de la Librairie. Plus précisément : les activités organisées par la présente équipe. Nous avons rencontré Anne Lenoir et Pierre Vanderstappen , respectivement directrice et conseiller littéraire du Centre Wallonie-Bruxelles, et Muriel Collart , responsable de la Librairie. Ils nous ont expliqué les enjeux et les missions du Centre, de la Librairie. Ce qu’ils n’ont pas dit, et que l’on peut entendre dans leurs mots, c’est l’enthousiasme qu’ils mettent à préparer et proposer les rencontres avec les écrivains, à promouvoir et vendre leurs livres. À créer un climat de convivialité lors des brunchs ou des bistrots littéraires, des lectures spectacles ; d’un conseil à la librairie. Avec eux, la littérature, (devenue) art de la solitude, tant pour l’auteur que le lecteur, (re-)devient un moment de vivre ensemble, d’amitié et de partage. Une expérience commune. - Anne Lenoir, femme d’ouverture Directrice passionnée et chaleureuse, Anne Lenoir a presque toujours travaillé à diffuser la culture belge francophone, notamment à Wallonie-Bruxelles international. Présente à toutes les manifestations du Centre, elle dévore les livres de chaque écrivain invité. Elle aime tant lire qu’elle voudrait être interdite de Librairie Wallonie-Bruxelles, comme on est interdit de casino, parce qu’elle ne peut résister à la tentation... Qu’avez-vous fait avant de diriger le Centre Wallonie-Bruxelles ? Après mes études en philosophie à l’Université de Liège, amoureuse des philosophes présocratiques, je suis partie enseigner le français, le latin, la morale et la philosophie au Congo, le Zaïre à l’époque. J’ai dirigé ensuite le centre culturel de l’ambassade de Belgique. J’ai eu l’occasion d’y organiser des concerts et des expositions notamment de Mulongoy Pili Pili, un artiste de l’école de Lubumbashi, décédé maintenant. C’est là que m’est venue la passion de la culture. J’ai ensuite travaillé au Centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa. Quand je suis rentrée dix ans plus tard, Roger Dehaybe m’a demandé de m’occuper de la partie audiovisuelle du service culturel de Wallonie-Bruxelles international. Puis s’est ajoutée la Foire du livre, enfin la direction du service culturel. Vous n’êtes pas la seule à avoir fait vos études à Liège, Pierre Vanderstappen et Muriel Collart aussi. Est-ce que cela s’explique ? C’est un hasard de circonstance. En même temps, on peut remarquer que dans la programmation figurent aussi beaucoup de Liégeois. Je pense qu’il y a un vrai dynamisme culturel dans cette ville. La programmation le reflète, à juste titre. Je ne connaissais pas bien Pierre en prenant mes fonctions, Muriel pas du tout. Je ne dirai jamais assez le bonheur que j’ai de travailler avec eux. D’avoir cette empathie. Pour eux comme pour moi, travailler c’est rechercher, se dire que rien n’est jamais acquis, essayer d’aller plus loin, ailleurs. Je vois maintenant comment, pour nos événements littéraires, la fréquentation du public a augmenté. Pour le bistrot littéraire, il y a jusqu’à septante personnes. D’ailleurs on ne sait plus comment faire, ou mettre le public... D’où vient ce succès ? Le bouche à oreille fonctionne bien. Il y a, évidemment, la qualité intellectuelle de Pierre, de ses échanges, il est particulièrement doué. Il travaille énormément. Combien d’heures de lecture, de préparation pour présenter le Dictionnaire amoureux de la Belgique de Jean-Baptiste Baronian, pour arriver à cette qualité d’entretien ? Pierre valorise les écrivains que nous recevons et cela mérite de l’audience. Nous travaillons à trouver le public. À chaque fois, nous nous demandons quel doit être l’angle d’attaque pour promouvoir tel écrivain, où dénicher un public qui n’est pas encore familier du Centre. Après avoir travaillé à l’international, ne travailler qu’à Paris, n’est-ce pas un rétrécissement de votre champ d’action ? Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas nomade. Je vis dans la ville, travaille dans un petit îlot dans la ville, mais grâce au réseau mis en place, cet îlot est un lieu d’ouverture. Mon pari est le partenariat et la collaboration avec les opérateurs français. Créer un réseau est important pour la mise en vente, la diffusion des créateurs. Quel pari formidable ! Quel est le public du Centre ? Il est majoritairement français. Nous ne nous regardons pas le nombril entre Belges, même s’il est important d’avoir, à certaines occasions, la présence de nos autorités. Quelle est votre touche personnelle dans l’organisation du Centre ? Avant tout, la notion d’ouverture vers les partenaires français. Lorsque je suis arrivée, on ne parlait pas de partenariat, de collaboration. Monter des projets avec d’autres institutions, d’autres maisons, rend plus fort, plus visible. Mobiliser l’attention de professionnels français plus performant. J’ai cette envie d’ouvrir les portes, de respirer, d’aller voir ailleurs. Mais aussi d’accueillir le public. Communiquer, parler, échanger avec lui est important. J’aime la chaleur et la convivialité, ce qui est très liégeois. J’aime cultiver cela dans mes rapports. D’ailleurs les Français apprécient beaucoup. - Pierre Vanderstappen, le goût du partage Que ce soit sur la scène du théâtre ou l’espace de son bureau, Pierre Vanderstappen, conseiller littéraire du Centre, ne semble avoir qu’une ambition : mettre en lumière les œuvres littéraires belges, ainsi que leurs auteurs. En partager…

Du rire avant toute chose / Ciney 24e festival de théâtre wallon

Du 17 au 22 novembre 2014,  Ciney - Festival de théâtre wallon Le festival de Ciney est devenu une institution. Organisation privée de feu Marcel Lambert, puis publique lorsque la commune prit le relais, il a enregistré sur une semaine près de 3.000 entrées dans la salle du Centre culturel de Ciney. Rappelons le principe : du lundi au vendredi, 5 troupes s'affrontent. Le samedi, une représentation de gala est organisée, qui met en scène les vainqueurs de l'édition précédente. Depuis l'an passé, il n'y a plus ni jury ni prix spéciaux. Un seul prix est attribué par les personnes qui ont pris un abonnement aux 6 soirées. Ce prix du Public est décerné au terme de la soirée de gala. Le public de Ciney demande à rire le plus possible. Seules, les comédies sont admises. Le rire, érigé en dogme absolu, donne lieu à des dérives parfois regrettables et empêche l'actrice ou l'acteur qui possède un registre plus large d'interprétation de se faire remarquer, si ce n'est à titre accessoire. * Le lundi, « Dolores » de Joëlle Delahaut et Philippe Decraux fut interprété par Les Soçons d' Loyi (Les amis de Loyers-Namur) qui assurèrent un bon spectacle, emmenés par Marie Ervinckx et Fabienne Devleeswouer, sans donner dans les excès. Li Tèyâte di Tchèsselèt, le mardi, joua « Au guéy Biscovitch » (au gai Pinson) de Christian Derycke. Les comédiens ne furent guère convaincants, malgré toute leur bonne volonté, en raison notamment d'un maquillage déficient. Les 4 portes du décor restaient ouvertes le plus souvent pour pallier les petits accrocs de mémoire mais les comédiens firent bien fonctionner les zygomatiques des spectateurs, ce qui leur valut beaucoup de clémence. Le mercredi, l'Amitié Sauvenièroise (wallon de Gembloux) joua « Des malaujîs-èfants » de Michel Robert. Encore une fois, le maquillage ne fut pas à la hauteur, la musique fut mal synchronisée mais le public s'enthousiasma pour ces vieux devenus mafieux qui ramènent brutalement à la raison et au repentir un jeune gangster. Le plus souvent, dans le feu de l'action du 3ème acte, ils firent abstraction des maux d'un âge avancé pour défendre la jeune infirmière au cœur (presque) pur. Le jeudi, on attendait la Compagnie royale Les Échos de Naninne qui avait triomphé deux fois à Ciney. Ils interprétèrent « Trwès c'èst d' trop » de Christian Derycke. On allait voir ce que l'on allait voir. Et l'on vit un marchand de chaussures criard et jouant la charge, (entraînant plusieurs acteurs dans les outrances, telle Tante Zulma, alerte et percutante, malgré ses 85 ans), des joueurs de tennis apparaissant au 2ème acte dans leur tenue de la veille, des adresses au public, des lancers dans ce public, des remerciements très appuyés au public après le spectacle et même la blague racontée entre copains au public par l'acteur principal. On ne peut plus directement quémander les points de la victoire. Ce fut un triomphe et l'on put titrer le lendemain que Naninne avait «sans doute vaincu». Pourtant, restait « Pyjama po sîh » de Camoletti par la Fraternité poussètoise de Remicourt, dans l'adaptation de Jean-Claude Derwa, pièce jouée le vendredi. Un très beau décor, une pièce où le jeu des acteurs put mettre en évidence les nuances d'interprétation, une belle mise en scène nous firent regretter que la troupe ne participe pas au GPRA, même si les comédiens eurent de petits problèmes de mémoire. Le samedi, au gala, en notre absence forcée, Les Gais Wallons du Grand Rochefort, vainqueurs en 2013, ne se montrèrent pas à la hauteur de l'attente dans « C'èst mi qu'èst maîsse » de Froido Ronveaux. Hélas, c'est déjà arrivé dans la désormais longue histoire du festival. Rideau donc sur cette 24e édition qui procura au public les vertus thérapeutiques du rire, à défaut de propulser le théâtre wallon vers les sommets.…