Summer festival

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Karoo

Les théâtres clôturent leurs saisons et préparent la saison prochaine. Que ferons-nous cet été ? Pour les amoureux du théâtre, heureusement, il y a les festivals d’ici et d’ailleurs qui permettent de s’évader et de faire de jolies découvertes à ciel ouvert. L’heure est à la fête !

Les théâtres clôturent leurs saisons et préparent la saison prochaine. Que ferons-nous cet été ? Pour les amoureux du théâtre, heureusement, il y a les festivals d’ici et d’ailleurs qui permettent de s’évader et de faire de jolies découvertes à ciel ouvert. L’heure est à la fête !

Lumière sur quatre festivals, bien de chez nous.

Festival au carré/Mons 2015

Du 28 juin au 11 juillet

Il paraît qu’un vent d’aventure…



FIRST:festival spectacle - "Summer festival"
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Regarder la société par le prisme de la citoyenneté

Laurence Van Goethem :  Pour toi, Sam, qu’évoque le mot diversité ? Sam Touzani : Je n’ai pas choisi la diversité, c’est la diversité qui m’a choisi. Il faut dépasser le cadre politique pour véritablement parler de la diversité. Au risque de choquer, à la diversité je préfère l’égalité. C’est parce que nous sommes égaux en droits et devoirs, parce que nous sommes citoyens que vous pouvez me parler de votre différence et que moi je peux vous parler de la mienne. S’il n’y a pas ce postulat de base, on ne peut pas fonctionner et on devient toujours l’objet d’études ou l’enjeu d’un tiers. Je constate ça depuis un quart de siècle. Comme je dis, la diversité m’a mal choisi. J’ai été le premier jeune issu de l’immigration marocaine à faire de la télévision, donc à être visible à la fois sur les antennes du service public et sur les scènes de théâtre au nord comme au sud du pays. Il y avait des dizaines de Marocains et de Turcs d’origine, mais après 17h, qui venaient nettoyer les bureaux. Il n’y avait personne devant la caméra. Il y avait des émissions destinées à la communauté maghrébine sur la RTBF au début des années 1970, style Mille et une cultures, Sinbad. Mais elles étaient pensées par le prisme ethnicoreligieux du communautarisme et souvent, et c’est là le gros problème qui est très tabou en Belgique, par le prisme des pays d’origine, soit la Turquie, soit la dictature marocaine. Il est temps de quitter la posture victimaire, soyons clairs. En fait, je suis assez en colère sur ce qu’il se passe depuis 25 ans parce que nous collaborons clairement avec des dictatures que ce soit l’Arabie Saoudite ou le Maroc, les Émirats... et nous laissons délibérément pourrir certains quartiers, mais ce que nous oublions, c’est que la diversité va dans les deux sens. Nous devrions regarder la société par le prisme de la citoyenneté. Si nous sommes citoyens, alors nous sommes à parts égales. À force de revendiquer des particularismes effrénés, il me semble que ça remet en cause le principe même d’égalité. Plus vous dites « je suis différent », plus votre différence devient un handicap et non une richesse. En revanche, elle n’est pas intégrée, il faut le reconnaître, sur les scènes de théâtre ni à la télévision ni au cinéma. C’est très simple, j’ai commencé à tourner des films et téléfilms dés 1992, mes rôles toujours le même, le mec des ghettos qui vole, viole, et violente tout sur son passage. Bref, je jouais à l’Arabe de service avec casquette, baskets et pas grand-chose dans la tête. Après cette expérience, j’ai dit non à ce type de rôle par choix. C’était en 1992, nous sommes en 2017 et bien, je ne tourne presque plus. Malheureusement, encore aujourd’hui et l’actualité n’arrange rien, ce qu’on me propose majoritairement, c’est de jouer le djihadiste ou les petites frappes. Une fois, ça va, deux fois ça va, mais après, je n’en peux plus, car c’est réduire une personne à un cliché et l’on sait que l’essentialisation est dangereuse, car elle catégorise et vous assigne à résidence culturelle ou, pire, « religieuse ». Ce qui est tout de même un peu stupide lorsque l’on sait que le principe même d’un acteur c’est de jouer à être quelqu’un d’autre et non pas le même rôle à chaque fois ! LVG : Et pour en revenir aux origines, à la télévision, pourquoi avais-tu été choisi justement, à ce moment-là ? ST : Alors, c’est ça qui est intéressant. Je n’ai pas été choisi pour mes origines « difficiles » (rire), j’ai été choisi pour mes capacités à présenter une émission destinée à la jeunesse. Donc, ça fait quand même une différence. On ne parlait pas du tout à l’époque de diversité. La production RTBF a fait un casting, j’ai passé toutes les épreuves et j’ai été sélectionné sur 150 candidats. Il faut tout de même reconnaître qu’avec le recul, je pense que j’ai aussi été sélectionné parce que le concepteur de l’émission (Yves Crasson) était à l’écoute de cette diversité, mais c’était intuitif, ça ne portait pas ce nom-là. D’abord parce que lui-même souffrait d’une minorité, provenant de la minorité homosexuelle, donc il comprenait déjà bien les dégâts d’un système basé sur l’exclusion. Il a été sensible également à un jeune Bruxellois d’origine marocaine et qui, pour la première fois, s’adressait à tout le monde sur une chaine publique. Nous sommes en 1992, je vous rappelle, et je venais juste de faire une émission sur Arte qui s’appelait « Étranges étrangers », qui parlait justement de cette thématique-là ; je constate 25 ans après que peu de choses ont changé. Je parlais de cela à l’époque sur Arte, du manque de représentations, du cas des réfugiés, du petit château, du manque de parité homme / femme et de la difficulté que rencontrent les artistes belges à émerger en dehors des grands théâtres subventionnés. Un quart de siècle après, oui il y a certes eu des efforts, j’en veux pour preuve un programme comme Vogelpik que produit Safia Kessas, auquel j’ai participé. Je me suis retrouvé en totale immersion pendant une semaine, avec ma gueule de bronzé, chez un nationaliste Flamand, pêcheur de crevettes de son état. Néanmoins, ce type de projet basé sur la force de l’échange est rare, ou alors, ils sont malencontreusement guidés par des politiques qui caressent dans le sens électoral du poil, en subventionnant des projets communautaristes, parfois en désaccord total avec nos valeurs progressistes et laïques. Je suis issu d’une famille d’opposants politiques marocains, j’observe en tant que citoyen et artiste belge le rapport très délicat et ambigu que nous avons avec les pays du Sud. Et puis, nous sommes dans une culture bourgeoise, alors j’aime bien les bourgeois parce qu’ils ont fait toutes les révolutions quelque part (rire), mais c’était sans compter les islamo-gauchistes, indigénistes, populistes et autres antiracistes racistes, eh oui, ça existe ! Qui n’ont de cesse de polluer le débat, de « racialiser » et de catégoriser la société. Ces nouveaux intellectuels compassionnels et anciens politiques boulimiques de pouvoir nous annoncent haut et fort qu’ils souhaitent lutter contre les préjugés et les discriminations, alors qu’en réalité, ils ne font que les réorganiser avant les prochaines élections. Alors, vous comprenez que dans tout ce tourbillon identitaire, pour ma part il reste difficile de prôner une vision universaliste du monde et sans doute encore plus complexe d’inviter à un métissage des corps et des idées. LVG : Peut-on encourager et améliorer le fameux concept du vivre ensemble à travers la pratique théâtrale ou littéraire ? ST : Pour qu’il y ait un vivre ensemble, il faut qu’il y ait un libre ensemble. Si nous ne sommes pas libres, nous, dans notre manière de fonctionner, dans notre manière de penser, notre manière de faire, dans notre vision du monde... Le théâtre, c’est une vision du monde, la scène, c’est la scène du monde, on est là à passer à la loupe ce qu’il y a de meilleur, ce qu’il y a de pire dans la condition humaine. Si nous ne sommes pas capables, de nommer les choses... Albert Camus, disait « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », ce qui veut peut-être dire par extension que bien nommer les choses peut peut-être ajouter au bonheur du monde. LVG : Tu as fait aussi de la musique. Là, ce n’est pas tout à fait la même chose, les artistes sont plus variés et il y a une diversité plus grande qui ne pose généralement pas de problème. Tu penses que c’est dû à quoi ? ST : En effet, j’ai produit, j’ai monté des studios, des labels, des boites de prod, j’ai travaillé…

Thomas Gunzig - la liberté solitaire, mais pas trop

La Vie sauvage , Le Tout Nouveau Testament , Kiss & Cry … Entre romans, nouvelles, bandes dessinées, scénarios pour le cinéma…

Du rire avant toute chose / Ciney 24e festival de théâtre wallon

Du 17 au 22 novembre 2014,  Ciney - Festival de théâtre wallon Le festival de Ciney est devenu une institution. Organisation privée de feu Marcel Lambert, puis publique lorsque la commune prit le relais, il a enregistré sur une semaine près de 3.000 entrées dans la salle du Centre culturel de Ciney. Rappelons le principe : du lundi au vendredi, 5 troupes s'affrontent. Le samedi, une représentation de gala est organisée, qui met en scène les vainqueurs de l'édition précédente. Depuis l'an passé, il n'y a plus ni jury ni prix spéciaux. Un seul prix est attribué par les personnes qui ont pris un abonnement aux 6 soirées. Ce prix du Public est décerné au terme de la soirée de gala. Le public de Ciney demande à rire le plus possible. Seules, les comédies sont admises. Le rire, érigé en dogme absolu, donne lieu à des dérives parfois regrettables et empêche l'actrice ou l'acteur qui possède un registre plus large d'interprétation de se faire remarquer, si ce n'est à titre accessoire. * Le lundi, « Dolores » de Joëlle Delahaut et Philippe Decraux fut interprété par Les Soçons d' Loyi (Les amis de Loyers-Namur) qui assurèrent un bon spectacle, emmenés par Marie Ervinckx et Fabienne Devleeswouer, sans donner dans les excès. Li Tèyâte di Tchèsselèt, le mardi, joua « Au guéy Biscovitch » (au gai Pinson) de Christian Derycke. Les comédiens ne furent guère convaincants, malgré toute leur bonne volonté, en raison notamment d'un maquillage déficient. Les 4 portes du décor restaient ouvertes le plus souvent pour pallier les petits accrocs de mémoire mais les comédiens firent bien fonctionner les zygomatiques des spectateurs, ce qui leur valut beaucoup de clémence. Le mercredi, l'Amitié Sauvenièroise (wallon de Gembloux) joua « Des malaujîs-èfants » de Michel Robert. Encore une fois, le maquillage ne fut pas à la hauteur, la musique fut mal synchronisée mais le public s'enthousiasma pour ces vieux devenus mafieux qui ramènent brutalement à la raison et au repentir un jeune gangster. Le plus souvent, dans le feu de l'action du 3ème acte, ils firent abstraction des maux d'un âge avancé pour défendre la jeune infirmière au cœur (presque) pur. Le jeudi, on attendait la Compagnie royale Les Échos de Naninne qui avait triomphé deux fois à Ciney. Ils interprétèrent « Trwès c'èst d' trop » de Christian Derycke. On allait voir ce que l'on allait voir. Et l'on vit un marchand de chaussures criard et jouant la charge, (entraînant plusieurs acteurs dans les outrances, telle Tante Zulma, alerte et percutante, malgré ses 85 ans), des joueurs de tennis apparaissant au 2ème acte dans leur tenue de la veille, des adresses au public, des lancers dans ce public, des remerciements très appuyés au public après le spectacle et même la blague racontée entre copains au public par l'acteur principal. On ne peut plus directement quémander les points de la victoire. Ce fut un triomphe et l'on put titrer le lendemain que Naninne avait «sans doute vaincu». Pourtant, restait « Pyjama po sîh » de Camoletti par la Fraternité poussètoise de Remicourt, dans l'adaptation de Jean-Claude Derwa, pièce jouée le vendredi. Un très beau décor, une pièce où le jeu des acteurs put mettre en évidence les nuances d'interprétation, une belle mise en scène nous firent regretter que la troupe ne participe pas au GPRA, même si les comédiens eurent de petits problèmes de mémoire. Le samedi, au gala, en notre absence forcée, Les Gais Wallons du Grand Rochefort, vainqueurs en 2013, ne se montrèrent pas à la hauteur de l'attente dans « C'èst mi qu'èst maîsse » de Froido Ronveaux. Hélas, c'est déjà arrivé dans la désormais longue histoire du festival. Rideau donc sur cette 24e édition qui procura au public les vertus thérapeutiques du rire, à défaut de propulser le théâtre wallon vers les sommets.…