Né le 3 janvier 1924, dans la commune d’Etterbeek (Belgique) André Franquin est un dessinateur et scénariste de bande dessinée belge, principalement connu pour la création des personnages du 
Marsupilami et de 
Gaston Lagaffe ainsi que pour son apport considérable à la série des 
Aventures de Spirou et Fantasio
C’est en 1942, à la fin de ses études secondaires, que le jeune André Franquin débute son parcours de dessinateur. Il rejoint les bancs de l’école d’art 
Saint-Luc à Bruxelles, allant ainsi à l’encontre de la volonté de son père qui le destinait à une carrière d’ingénieur agronome.
En 1944, André Franquin est invité par le dessinateur 
Eddy Paape (
Marc Dacier, Luc Orient..) à rejoindre le studio d’animation 
Compagnie Belge d’Actualité (
CBA). C’est dans ce studio qu’il fait la connaissance de deux futurs grands noms de la bande dessinée franco-belge : 
Morris (
Lucky Luke) et 
Peyo (
Les Schtroumpfs).
Franquin intègre, en 1945, la rédaction du 
Journal de Spirou. Il s’y lie d’amitié avec le dessinateur 
Jijé, l’auteur vedette du journal, qui assure alors à la fois la réalisation des aventures de 
Jean Valhardi, que celles de 
Don Bosco et de 
Spirou et Fantasio (dont il a hérité du dessinateur français Rob Vel). Jijé prend Franquin sous son aile et l’invite à travailler chez lui, à son atelier, dans lequel évolueront plus tard les dessinateurs Morris et Will.
En 1946, Jijé décide de se consacrer à la création d’une bande dessinée relatant la vie de Jésus. Un travail de longue haleine qui l’incite à se dégager de ses obligations pour le 
Journal de Spirou et à déléguer la réalisation de ses séries à ses jeunes assistants. C’est ainsi qu’André Franquin se voit confier, presque malgré lui, la reprise des 
Aventures de Spirou et Fantasio. La transition s’effectue subtilement dans l’histoire 
La Maison Préfabriquée (une histoire de 
Spirou entamée par Jijé et déjà prépubliée dans le journal) entre la 18
e case (dessinée par Jijé) et la 19
e (dessinée elle par Franquin).
Pendant près d’une vingtaine d’années, le trait vif et nerveux d’André Franquin, ainsi que son imagination débordante lui permettent d’étoffer l’univers du petit groom et de donner à la série ses lettres de noblesse. Sous la plume de Franquin, 
Spirou et Fantasio voyagent ainsi aux quatre coins du globe, utilisent les derniers gadgets high-tech et font la connaissance d’une myriade de personnages secondaires tels que le fantasque 
Comte de Champignac, la malicieuse journaliste 
Secottine, le méchant cousin 
Zantafio, le clownesque génie du mal 
Zorglub et, bien sûr, l’incroyable 
Marsupilami, créature rencontrée dans l’album 
Spirou et les Héritiers (1952) et destinée à devenir l’un des plus iconiques personnages de bande dessinée.
En 1955, un désaccord contractuel avec les éditions 
Dupuis pousse brièvement Franquin à rejoindre le 
Journal de Tintin. Il y crée les 
Aventures de Modeste de Pompon, une série humoristique sur le quotidien d’un jeune couple « moderne » qu’il continue à animer jusqu’en 1959.
En 1957, Franquin (de retour dans le 
Journal de Spirou)  donne naissance à 
Gaston Lagaffe, avec la complicité de son ami, le scénariste et rédacteur 
Yvan Delporte. Personnage gaffeur et paresseux, aux antipodes des héros peuplant les pages du 
Journal de Spirou, 
Gaston Lagaffe, le héros sans emploi, séduit rapidement le lectorat du journal et permet à son auteur de laisser libre cours à son imagination fantasque.
En 1961, André Franquin tombe en profonde dépression et interrompt pendant presque un an la prépublication du 18
e album de 
Spirou et Fantasio : Qrn sur Bretzelburg. Se sentant à l’étroit, coincé avec des personnages ne lui appartenant pas, il abandonne définitivement l’univers de 
Spirou en 1967, après la réalisation de l’album 
Panade à Champignac.
Libéré de ses engagements sur 
Spirou et Fantasio, Franquin peut se consacrer pleinement à 
Gaston Lagaffe dont il développe allégrement l’univers et les personnages (
Prunelle, M’oiselle Jeanne, l’Agent Longtarin, etc.). Durant cette période, la personnalité de 
Gaston Lagaffe change radicalement, Franquin métamorphosant son doux fainéant en un inventeur créatif, farfelu, pacifique et résolument humaniste… un personnage un peu à l’image de son auteur.
En parallèle à son travail sur 
Gaston Lagaffe, André Franquin développe ses talents de scénariste sur  la série 
Isabelle (dessinée par 
Will et co-scénarisée par 
Delporte et Macherot) ainsi que sur les 
Démélés d’Arnest Ringard et de la Taupe Augraphie (avec 
Delporte et le jeune dessinateur 
Frédéric Jannin) série humoristique truffée de calembours et de contrepèteries dont Franquin est friand.
L’année 1977 marque un véritablement tournant dans l’œuvre d’André Franquin. Lassé par la ligne éditoriale trop « sage » du 
Journal de Spirou, il crée, de nouveau avec 
Yvan Delporte, le 
Trombone Illustré, un supplément de bande dessinée  indépendant au journal. Dans cette éphémère publication (elle n’existera que quelques mois) Franquin, Delporte et d’autres (Gotlib, Bretécher, 
Wasterlain, 
Jannin…) expérimentent un humour résolument plus adulte et « mauvais esprit ».  C’est d’ailleurs dans les pages du 
Trombone Illustré que Franquin s’autorise à  laisser transparaître une part plus sombre de sa personnalité en créant 
les Idées Noires, une série de 
bande dessinée en noir et blanc dont l’humour cynique égratigne allégrement les facettes les plus bêtes et méchantes de la psychologie humaine. À l’arrêt du 
Trombone, les planches des 
Idées Noires sont reprises et éditées en albums aux éditions 
Fluide Glacial.
En 1984, convaincu par l’entrepreneur monégasque Jean-François Moyersoen, André Franquin accepte de dédier une série de bande dessinée au 
Marsupilami, personnage dont il avait conservé les droits de reproduction après s’être désinvesti des aventures de 
Spirou. Scénarisées par Greg (puis par Yann) et dessinées par 
Batem (alors l’assistant de Franquin), les premières 
Aventures du Marsupilami (éditions 
Marsu Productions) rencontrent un franc succès populaire, non démenti encore de nos jours.
André Franquin s’éteint à Saint-Laurent-du-Var, le 5 janvier 1997, quelques semaines après la publication du quinzième et dernier album de 
Gaston Lagaffe. La qualité de son trait, la finesse de son humour et la sensibilité générale de son œuvre ont laissé une empreinte indéniable dans le paysage de la bande dessinée franco-belge.