Une nouvelle assez originale, où l’on retrouve un écho particulier de l’amour de la nature tropicale souvent exprimé par l’écrivain, mais aussi un essai de construire, par une association plus que poétique, on dirait totémique voire magique, le lien entre un être humain (ici un jeune enfant qui devient un jeune homme, Pierre) et un arbre nommé ‘Mwiti’ (c’est-à-dire « arbre » en swahili). Le jeune garçon grandit donc en parallèle avec son jacaranda, qui finit par s’épanouir largement. Mais tout cela se termine avec l’indépendance du Congo, qu’on fête d’abord joyeusement, puis qui tourne mal quand se déclenche la « chasse aux mercenaires ». Pierre, pris pour l’un d’eux, est menacé par une patrouille ; mais finalement, il parvient à s’enfuir, son arbre paraissant avoir reçu la rafale de mitraillette à sa place, « en plein cœur ». Parabole, du même coup, de la fin d’un jardin heureux, dont le jeune homme parvient à se sauver mais non son arbre.
Au fond d’une ruelle, trois laissés-pour-compte, sortes d’archétypes aux couleurs beckettiennes,…