Politesses pour la radioactivité



À PROPOS DE L'AUTEUR
Pierre BOURGEOIS
Auteur de Politesses pour la radioactivité
En dépit ou en raison de ces activités multiples, Bourgeois a toujours considéré la poésie comme «le tout» de sa vie : approximativement 800 poèmes publiés et des centaines de pages inédites (dont un Journal de trente-cinq tomes).Dans un premier temps (plus ou moins de 1918 à 1935), le poète s'engoue pour les nombreux mouvements du début du siècle : constructivisme, cubisme, futurisme; mais son dynamisme reste très éclectique et, bien que contemporain et ami des surréalistes belges (Magritte, Nougé, Chavée, etc...), il ne s'intègre pas à leur groupe relativement fermé, se fiant d'ailleurs plus à l'intelligence qu'à l'inconscient. Plus tard, il saluera l'art abstrait, le dodécaphonisme et généralement toutes les recherches ouvertes et originales. Dans son premier livre important, La Foi du Doute (1922), il se définit lui-même comme l' «apôtre sans dogme», le croyant en la seule vie, qui bâtit plus qu'il ne thésaurise, qui développe et vit une «morale de la mobilité», dont participe d'ailleurs la machine, dans ce qu'il nomme (peut-être assez naïvement) un «humanisme industriel» (Cf. Georges Linze) : Voici que Pansurgit au carrefour,motocyclisteDeuxième étape (plus ou moins de 1935 à 1950) : le poète, qui n'avait employé que le «vers libre», s'astreint à plus de régularité formelle et, conjointement, il chante sa découverte éblouie du bonheur d'aimer (mariage en 1938); poésie plus intimiste, d'une vie intérieure qui le soutiendra dans les difficultés de la deuxième guerre mondiale : Dans ton pain quotidien, tu moudras du mystèreLa paix revient; Hiroshima et l'explosion scientifique et technique de l'après-guerre rouvrent le poète au monde extérieur; il écrit Politesse pour la radioactivité (1956). Désormais, l'homme s'avère un «atome pensant exhalé par l'infini» de la matière; qu'il construise donc son Bricolage d'Alvéoles (1959), comme certains insectes mais avec la conscience et la jouissance en surcroît! Même au temps «de l'abîme/greffé de planètes», l'humanité conserve «sa façon d'ignorer le cours du temps».Finalement, les épreuves qui assaillent le poète autour des années 60, et l'âge qui s'avance, l'amènent -sans qu'il renonce pour autant à sa ligne de conduite- à une synthèse harmonieuse de ses tendances dont nous trouvons témoignage dans ses derniers recueils : Trois-Six (1964), Poèmes 70 (1970) et 3 x 33 = 99 (1976). L'évocation minutieuse et raffinée se coule dans une écriture plus abstraite, distillée car «troix-six» désigne un alcool de force telle que trois de ses mesures ajoutées à trois mesures d'eau donnent six mesures d'alcool à boire... Et tout aussi symboliquement, 3 x 33 = 99 fait référence à la Divine Comédie de Dante qui évoque l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis en 3 x 33 chants, suivis d'un chant de la perfection; très humainement, Bourgeois s'en tient à la perfection moins une, sachant l'imperfection irréductible, ou -si l'on préfère, et il aurait préféré- la perfectibilité inépuisable.Pierre Bourgeois est né le 4 décembre 1898 à Charleroi, d'un père wallon, géomètre-expert, et d'une mère d'origine française qui fut l'une des premières «demoiselles» de la régie du téléphone. Son frère aîné fut l'architecte Victor Bourgeois (1897-1962). A la mort du père (1916), installation à Bruxelles, que le poète ne quittera plus. Abandonne les études universitaires et, autodidacte, se résout à faire n'importe quel métier et à «demander le reste à la poésie». Il s'engage alors dans une vie de création, de journalisme et d'animation qu'il mènera jusqu'à sa mort (25 mai 1976). Dès 1919, il organise la première exposition deRené Magritte, son ami peintre (plus tard surréaliste) qui fera de lui trois portraits. Il lance plusieurs revues, dont 7 Arts qui défendra six ans les conceptions de l'art moderne constructiviste (1922-28), un quotidien, L'Aurore (qui ne vivra que cent jours), et est co-fondateur du Journal des Poètes (toujours vivant). Passionné du septième art, comme des autres, il devient le premier chroniqueur cinématographique à la radio (1925) et réalise lui-même des films documentaires et littéraires. Son rôle de «remueur» culturel (lui-même parlait de «gêneur») a été d'une importance considérable pendant plus d'un demi-siècle et ni la vieillesse, ni la mort de sa femme, ni l'infarctus qui le frappa en 1963 ne purent le convaincre de s'épargner.

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