La Charte européenne pour les Langues régionales ou minoritaires, proposée à la signature des états membres par le Conseil de l’Europe depuis 1992, n’est certes pas un document de l’ampleur de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme ; mais, elle n’en constitue pas moins un texte essentiel pour les millions d’Européens qui continuent, et veulent continuer, à user de ces idiomes que les aléas de l’histoire ont cantonnés dans des aires peu étendues et que l’évolution socio-économique tend à faire disparaître.
La Communauté Wallonie-Bruxelles a adopté en 1990, un Décret relatif aux Langues régionales endogènes qui accorde un statut à ces dernières dans les lieux où cette Communauté exerce ses prérogatives, considérant qu’il s’agit d’une part majeure de son patrimoine et d’un témoignage d’une diversité culturelle qu’elle veut préserver.
La Charte européenne pour les Langues régionales ou minoritaires et le Décret relatif aux Langues régionales endogènes relèvent de la même philosophie et il n’est donc pas étonnant que dans sa dernière déclaration de politique, la Communauté Wallonie-Bruxelles ait émis le souhait de voir la Belgique signer, puis ratifier cette Charte au cours de l’Année européenne des Langues 2001.
La publication des actes du forum qui s’est tenu sur le sujet, à Namur, est l’occasion de rappeler que le respect de la démocratie linguistique est une préoccupation de la Communauté Wallonie-Bruxelles et que la prise en compte par la Belgique de la Charte européenne des Langues régionales ou minoritaires constituerait une marque patente de ce respect.