Un quotidien qui devient cauchemar, c’est ce qui arrive à Nino lorsqu’il constate que ses miroirs lui mentent et lui renvoient l’image d’Onin, son double, son frère peut-être. Dans ce face-à-face intrigant et fantastique, qui de Nino ou d’Onin est en fait « réel » ? Les personnages eux-mêmes l’ignorent. Seul le lecteur peut en décider ! Quoique…
Trois « fins » concluent cet étrange cas d’adobsolescence programmée. Chaque version peut être lue indépendamment et constitue un « éclat » de vérité : celle d’une famille en décomposition… dans tous les sens du terme.
La lecture de ce triple crépuscule ne donne pas de clé définitive et nous laisse volontairement sur notre fin. D’autres sont plausibles : au lecteur de les imaginer… ou de les écrire !
Auteur de Miroirs
La passion de la littérature, de la culture russe, l’existence aimantée par la…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…