Engoncée dans la vallée, entourée de pins et de sycomores, la ville de Melvile comptait, avant la fermeture des scieries Tréjean, plus d’un millier d’habitants. Implantés depuis la fin du siècle dernier, les Tréjean possédaient la moitié de la ville et il était de tradition qu’ils en soient maires de père en fils.
Un accident de chasse arrêta brutalement la lignée, emportant avec elle l’industrie locale. C’était une ville tranquille et on ne lui connaissait jusqu’alors pas de grands crimes ni d’événements marquants.
À quelques exceptions près…
Auteur et illustrateur de Melvile : Les chroniques de Melvile
Octobre 1618, les Pays-Bas espagnols : Jean, qui veut devenir jésuite, chemine…
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…