Marche Solaire

À PROPOS DE L'AUTEUR
Yvon Givert

Auteur de Marche Solaire

Auteur de nombreuses pièces de théâtre, de recueils de poèmes, de livres de nouvelles et de romans, Yvon Givert poursuit un travail qui semble se jouer des distinctions entre les genres littéraires traditionnels. Mieux, son écriture se reconnaît aisément à un ton personnel qui lui donne sa singularité et reste la griffe du talent original. Bien que les thèmes abordés dès ses premiers écrits se trouvent habilement orchestrés dans ses dernières oeuvres, sa particularité est de n'attacher d'importance qu'au dernier livre publié, et plus encore, à celui qui va suivre et fait l'objet de tous ses soins de créateur.Relativement méconnue, l'oeuvre d'Yvon Givert ne se complaît pas dans le refus du public. Ni hermétique, ni confidentielle, sûrement pas élitiste, elle s'ouvre aux préoccupations majeures de notre époque. Elle souffre malheureusement d'une mauvaise diffusion en librairie, en quoi elle apparaît bien poétique et bien belge.Né à Quaregnon - Borinage - en 1926, Yvon Givert fréquente l'Athénée Royal de Mons, dont les couloirs sont peut-être hantés par les fantômes de Fernand Dumont, d'Achille Chavée et de Charles Plisnier. Il y obtient son diplôme d'humanités avant de commencer des études de médecine qu'il abandonnera pour raisons de santé.Devenu fonctionnaire, il écrit d'abord pour le théâtre (sa pièce, Adieu, Léokadia, jouée au Rideau de Bruxelles, lui vaudra le Prix Herman Closson 83) et pour la radio.Plus tard, il publie ses premiers poèmes, régulièrement distingués par des prix littéraires, dont le prix Plisnier et celui de la Chambrée de poésie belge contemporaine. Il décède en 2005.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Marche Solaire"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9294 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

La poésie francophone de Belgique (Tome IV) (1928-1962)

Par ce quatrième volume s'achève un travail qui nous a pris sept années de lectures, de relectures, de recherches et de…

Slam femme & autres textes

Laurent Demoulin (1966) a étudié à l’université de Liège, où il a reçu les enseignements de Jacques Dubois et de Jean-Marie Klinkenberg. Il y enseigne aujourd’hui. Son premier roman, Robinson , obtint le prix Victor-Rossel 2017. Son frère, le peintre Antoine Demoulin , dit Demant, illustre le présent recueil. Il avait déjà publié d’autres dessins en frontispice d’autres recueils : Filiation , Même mort , Palimpseste insistant et l’édition revue et largement augmentée d’ Ulysse Lumumba . Les deux frères avaient aussi publié une œuvre singulière à quatre mains, Homo saltans , où le texte et l’image s’entrelacent en un pas de deux très réussi. «  Rien de plus déprimant que d’imaginer le Texte comme un objet intellectuel (…). Le Texte est objet de plaisir  » écrivait Roland Barthes . Ce Bookleg de Laurent Demoulin recèle, dans son apparente diversité, de nombreux plaisirs stylistiques. Le choix des textes ne retient que des pièces destinées à être lues à haute voix. Slam femme est donc la juxtaposition d’une forme et d’un thème : la narration scandée librement, de manière rythmée, avec pour personnage central Greta Thunberg, jeune autiste Asperger et militante écologique. L’autisme, thème central de son remarquable roman Robinson , est donc une fois de plus présent chez l’auteur dans ces poèmes sous forme imprimée de textes destinés d’abord à l’oralité :(…) Ta pure volonté oui-autiste et sévèreQue tu deviens persona non grataChez les gris grisonnants qui méprisent le vert,Mais pour nous Great Greta, à jamais et basta !Tu es persona Greta (…)Que ce soit dans le domaine thématique ou stylistique, Slam femme & autres textes n’est pourtant ni disparate ni réducteur. Car la thématique de l’autisme pose une série de questions ayant trait à nos rapports au monde et aux autres.Utilisant la rime et les formes de manière à la fois classique et assez libre, avec des pastiches  empruntés à l’histoire de la poésie française, de la Renaissance à l’Oulipo et à la chanson contemporaine, Demoulin joue avec la langue et les images, la syntaxe et le vocabulaire, manie l’humour et le double sens, comme avant lui, celui qui, le premier, fit du slam à Liège : Jacques Bernimolin (1923-1995), auquel Demoulin consacra une belle approche critique . À propos de ce poète atypique, Izoard disait : «  Jeux de mots, calembours, cut-up, détournement de sens, faux lyrisme, humour décapant, sentimentalisme à rebrousse-poil, voilà quelques-uns des procédés utilisés par ce poète à la fois tendre et doux-amer  ». Malgré leurs différences, les manières d’écrire, chez Bernimolin et Demoulin, font indubitablement partie de la même parentèle. Mais derrière le ludisme des formes, on perçoit la gravité des interrogations : Bernimolin aborde des atmosphères oniriques et parfois angoissantes, Demoulin traite de problématiques sociétales qui bouleversent notre civilisation et n’ont rien d’apaisant : la violence, envers la Nature, les femmes, l’être humain comme l’interrogation de nos identités et modes de vie y sont présentes.Un autre type de violence est celui qui réside dans tout type d’incommunicabilité. Sur ce plan, l’autisme est exemplaire. À propos du roman Robinson , J.P. Lebrun écrit  : «  La pertinence clinique de ce véritable travail d’écriture auquel s’est tenu Laurent Demoulin tient précisément dans ce qu’il nous fait partager ce à quoi Robinson n’accède pas, à savoir ce qu’implique ce que l’auteur appelle « la quatrième dimension – celle du langage – dans laquelle il est si douloureux d’entrer – car on y rencontre le mot ‘mort’ et le mot ‘jamais’ – et dont il est impossible de sortir «  . Tout dans la description particulièrement fine de cette co-vivance entre père et fils, tout vient nous rappeler que n’a pas pu prendre place entre eux ce lien via le langage articulé qui définit notre espèce. » C’est pourtant dans cette coexistence entre le Livre et une autre écriture (l’écriture de l’Autre) , pour le dire comme Barthes, que survient la possibilité d’une compréhension des fragments réciproques de nos quotidiennetés et donc un désamorçage de la violence. Cette problématique est particulièrement sensible dans un poème comme « Minimum minimorum  » et la série intitulée « Poèmes que je n’écrirai qu’une seule fois ».Au-delà de l’éblouissante virtuosité verbale de Demoulin, son inventivité, ses traits ludiques, sa capacité de mise à distance et son oralité, on sera attentif à la dramaturgie de l’être humain, à ses silences, ses murs intérieurs, ses souffrances et à la violence innée qui l’habite, aux peurs qui déterminent ses rapports aux autres et au monde…                                                                     …