Ses parents de sortie, un gamin redoute l’arrivée de sa grand-mère avec qui il va passer une soirée hors du commun. Car cette mamie tricoteuse a plus d’un tour dans son sac. Toute sa mémoire et toutes ses dents. Elle se goinfre de bonbons, joue à des jeux vidéo, prend sa soupe pour un ouragan, le four pour un feu de camp. Plutôt que d’écouter son petit-fils qui lui lance « Mamie, ça suffit ! », elle fait pire. Et la voilà qu’elle prend le lit pour un trampoline, le lustre pour une balançoire et la baignoire pour une piscine… Cette mamie est vraiment infernale…
Notre duo belge casse vraiment habilement et avec une bonne touche d’humour l’image de la mamie gâteau avec cette sacrée bonne femme pleine d’énergie pour faire des bêtises et un gamin qui la rappelle à l’ordre. Malgré les difficultés rencontrées par ce petit bonhomme, il en arrive à souhaiter : « Vivement la prochaine fois ».
Un premier album réussi pour Marie Colot. Texte et illustrations signées Françoise Rogier se complètent à merveille. Des illustrations sur lesquelles il importe de s’attarder car l’illustratrice y a glissé des clins d’œil faisant penser à une sorcière. Même la soupe est à la citrouille et comporte yeux et bouche. A découvrir sans hésiter, dès 4 ans.
Autrice de Mamie, ça suffit !
Illustratrice de Mamie, ça suffit !
Née le 2 décembre 1966 à Liège
Communication graphique, La Cambre, Bruxelles Illustration avec Dominique Maes, Kitty Crowther et Catherine Pineur, Bruxelles
Un des thèmes sur lequel j’ai travaillé a été le détournement du « petit chaperon rouge ». J’ai une affection particulière pour les contes et la cruauté présente dans ceux-ci. Les « petits riens » du monde de l’enfance me fascinent également. Mes techniques sont variées et changent en fonction des sujets abordés. De manière générale, je travaille sur papier : crayons, monotypes, cartes à gratter que je réajuste par la suite à l’ordinateur. Cela me permet une liberté de travail sur l’image ainsi que sur la mise en page. Lauréate d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Découverte, 2013Les parents du narrateur sortent pour une soirée… Attention, Mamie sorcière arrive !… et c’est une tornade, comme le signifie la couverture où la grand-mère danse avec son ombre et se déchaîne comme une sioux avec un rouleau de papier toilette ! Le ton est donné, Mamie est sidérante et c’est ce sentiment mitigé qui inaugure le récit. Croquée par le crayon coquin de Françoise…
Un jour, Monsieur Picaillon, l’homme le plus riche de la ville, perdit la clé de son coffre. Ce même jour, Basile-le-fil, l’homme le plus pauvre de la ville, découvrit une chaîne avec une clé au bout... A partir de ce jour-là, leur vie à tous les deux va complètement changer: pour Mr Picaillon,sans clé, plus moyen d’ouvrir le coffre pour avoir de l’argent. Mais pour Basile, qui n’aime qu’entendre Lire la suite Monsieur Picaillon a tout et Basile-le-fil n’a rien. C’est aussi simple que cela et l’histoire joue sur ce binarisme avoir tout / ne rien avoir ; être tout / n’être rien. Dans un univers gris où l’opulence et le manque se ressemblent soit par amas de possessions soit par amas de rebuts, la bascule entre les deux personnages tient à une clef. Une clef d’or ! Comme dans les contes merveilleux, la clef est celle du trésor sous la forme peu poétique d’un coffre-fort. Evidemment, la clef perdue par l’un est retrouvée par l’autre. Le riche appauvri et le pauvre enrichi se retrouvent sur un banc. Monsieur Picaillon récupère sa clef et Basile-le-fil la rend avec soulagement. Dans un livre à l’histoire convenue, le dénouement apporte une originalité. Contrairement à la majorité des contes, il n’y a pas de fin heureuse et les chemins des deux protagonistes se séparent sans modification aucune des comportements ni de l’un ni de l’autre. Basile-le-fil poursuit son chemin, heureux sous son parapluie et Monsieur Picaillon conserve et protège sa maison. En dépit de signe d’adieu empathique de Monsieur Picaillon, seuls les animaux, chat et chien, semblent regretter leur éloignement. Les personnages de la fable, le capitaliste à redingote et haut de forme, le pauvre avec son allure de randonneur scout semblent caricaturaux. La morale quant à elle traduit un état de fait « hélas, tout le monde sait que ceux qui ont tout regardent rarement ceux qui n’ont rien ». Cet album manque d’élan pour engager les enfants à réfléchir et chacun engagé dans sa voie y reste puisque même le hasard n’amène pas de modification. Le message véhiculé contredit les intentions de l’auteure. Danielle Bertrand…
Flip et Flap cherchent un trésor
Le grand-père de Flip et Flap leur a laissé une mystérieuse carte avant de disparaître. Les deux petits ratons laveurs décident de partir à la recherche du trésor dans la forêt et croisent de nombreux animaux sur leur chemin. Au terme de leur aventure, Flip et Flap sont heureux d'avoir rencontré plein de nouveaux amis, n'est-ce pas le plus beau trésor qu'on puisse espérer trouver ? Le grand-père de Flip et Flap est mort. Mais, avant de mourir, il leur a confié une carte au trésor. Les deux ratons laveurs n’hésitent pas : ils partent à la découverte du trésor, comme leur grand-père aventurier le faisait avant eux. Cependant, le parcours n’est pas facile : il faut affronter l’orage, ne pas céder à la tentation de raconter leur quête aux animaux rencontrés et réussir à suivre les bonnes pistes. Au passage, Flip et Flap vont aussi devoir aider nombre d’amis croisés en chemin. Les illustrations de cet album plongent immédiatement le lecteur dans l’histoire. En effet, toutes rondes, elles sont pleines de tons chaleureux, mettant bien en valeur la saison automnale du récit, et, réalisées au crayon, elles donnent une douceur qui offre à l’histoire un climat apaisant. Tout de suite, le lecteur ne peut alors que s’attacher aux deux compères et avoir envie de les suivre dans leur aventure. Pleine de rebondissements, celle-ci est truffée de bonnes surprises qui prônent les valeurs de l’amitié et de l’entraide. Puis, au dénouement, une autre lettre du grand-père est trouvée : il ne faut pas hésiter à voyager. Voilà un message très bien passé grâce à cette histoire et qui donnera très certainement envie aux jeunes lecteurs de partir explorer la forêt. On ne peut que souhaiter que les lecteurs fassent d’aussi…