Les souvenirs d’un autre



À PROPOS DE L'AUTEUR
Albert Giraud
Auteur de Les souvenirs d’un autre
BIOGRAPHIE De son vrai nom Émile Albert Kayenberg, Albert Giraud naît le 23 juin 1860, à Louvain, dans une famille de commerçants. Son père meurt alors qu'il est encore enfant, et il est élevé par sa mère et sa tante. Il se révèle sensible, émotif et solitaire. Après des études dans un collège de sa ville natale, le jeune homme songe à s'inscrire au conservatoire; il a en effet acquis une grande maîtrise technique du piano et la musique l'attire. Le futur écrivain y renonce pour suivre les cours de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Louvain, où il fait la connaissance notamment d'Iwan Gilkin, d'Émile Verhaeren et d'Émile Van Arenbergh. Il participe aux groupes culturels estudiantins : La Société de l'émulation et La Société littéraire, y prononce des discours appréciés et commence à écrire en prose et en vers. Dans ce dernier domaine, il reconnaîtra souvent sa dette envers Van Arenbergh, qui corrigeait volontiers les poèmes de ses amis, pour leur donner une forme parfaite. À regret, il émigre dans la capitale, en raison des difficultés financières de sa famille. Entré à l'Université de Bruxelles, il doit arrêter ses études quelques mois plus tard. Pour faire vivre les siens, il se lance dans une carrière journalistique. Dès 1881, Kayenberg fait partie de l'équipe de La Jeune Belgique. Un article qu'il consacre à Baudelaire y paraît sous un pseudonyme. Mais avant la fin de la même année, il signe un conte du nom qui sera désormais le sien dans le milieu des lettres : Albert Giraud. Si ses qualités de critique sont vite reconnues, ses hésitations entre prose et poésie révèlent un auteur qui cherche sa voie. Sa première publication, Le Scribe, en 1883, est un recueil de contes qui n'est pas très bien accueilli. Giraud est conscient de ses faiblesses, et c'est désormais à la poésie qu'il consacrera son potentiel créateur. La parution du Pierrot lunaire, en 1884, marque ses vrais débuts. Étrange destinée que celle de ce recueil : sa traduction en allemand est à l'origine de l'ouvre musicale du même nom que l'un des maîtres de l'atonalité, Arnold Schoenberg, composera en 1912, et dans laquelle sont développés les principes d'un nouveau mode vocal : le Sprechgesang. Dans ce procédé, les poèmes doivent être parlés, et non chantés. Lorsqu'il écrit son Pierrot lunaire, près de trente ans auparavant, Giraud n'est préoccupé que par la théorie de l'Art pour l'Art, bannissant toute influence sociale ou religieuse, pour faire de l'esthétique poétique un outil rigoureux de style. Dans ce volume dont le cadre s'inspire de la commedia dell'arte, mais où l'on retrouve la nostalgie verlainienne des Fêtes galantes, Giraud dépeint son mal de vivre. Pierrot Narcisse, en 1887, est une comédie poétique dans laquelle la solitude est l'élément premier, jusqu'à l'envoûtement du pessimisme. L'artiste va désormais s'enfermer dans un système narcissique, empreint de gravité et d'ironie douloureuses. La parution de Hors du siècle (en trois fois : 1888 et 1894, version définitive en 1897), confirme, par son titre symbolique, l'inflexibilité de Giraud à l'égard de toute nouveauté de forme. Elle prouve aussi son attachement pour la musique et la peinture. Il y évoque les toiles des grands maîtres, et plusieurs voyages en Italie ces années-là renforcent son admiration pour le passé perdu. Au niveau du style, l'influence parnassienne est très marquée, et l'art de Leconte de Lisle, comme celui de Théodore de Banville, prolongé jusqu'à la fascination. Les Dernières Fêtes, en 1891, et Héros et Pierrots, en 1898, s'inscrivent dans la même veine lyrique. Pourtant Giraud est de son temps, comme en témoigne sa carrière de journaliste politique et sa longue collaboration à L'Étoile belge, organe de la bourgeoisie libérale. Après de brèves rubriques non signées, il se voit confier la chronique théâtrale qui l'inspire peu. Son talent s'épanouit lorsqu'il est nommé responsable de la politique intérieure : il produira dès lors un texte quotidien pendant plus de quinze ans, donnant, jusqu'en 1914, son avis sur les courants qui secouent la Belgique. La voix poétique de Giraud s'est tue depuis longtemps, et ce n'est qu'en 1910 qu'un nouveau recueil, La Guirlande des dieux, suivi du Sang des roses, est publié. Deux ans plus tard, ce sera La Frise empourprée. Ces ensembles reproduisent les mêmes schémas poétiques : l'Art pour l'Art y est toujours présent. Lorsque la première guerre mondiale éclate, il ressent les signes avant-coureurs d'une cécité, qui ira en s'aggravant. Le conflit lui inspire des vers patriotiques dans Le Laurier (1919), le mal qui le frappe le confirme dans l'injustice de la vie. Lorsque l'Académie royale de langue et de littérature françaises est créée en 1920, Giraud fait partie des membres désignés par le Roi et il est le premier directeur de la nouvelle compagnie. C'est l'année d'Éros et Psyché, suivi en 1921 par Le Miroir caché, et en 1926 par Le Concert dans le musée. Il retrouve dans ces ouvrages un ton passionné par les descriptions musicales et picturales. Si la forme des sonnets reste parfaite, selon les théories de leur auteur, elle n'en démontre pas moins que Giraud, tout en faisant preuve d'une grande culture, classique et humaniste, conserve la même conception esthétique, entièrement tournée vers le passé. Le poète défend le principe de la liberté créatrice, que, contradictoirement, il enferme lui-même dans un contexte qui la prive d'une réelle sensibilité. C'est sans doute ce qui a donné à la critique l'impression que ouvres de Giraud était froide et distante. Albert Giraud meurt subitement le 26 décembre 1929. Depuis plusieurs années, il était bibliothécaire du ministère de l'Intérieur. Un dernier livre, Souvenirs d'un autre, contenant certaines chroniques parues dans L'Indépendance belge et dans L'Éventail, avait été publié peu auparavant.

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