La croûte terrestre n’est plus que cela, une croûte. Une carcasse stérile ou presque, un manteau terreux aux horizons d’ouate. Peu de vies humaines y suffoquent encore, sinon une poignée de communautés hétérogènes et étrangères les unes aux autres. Elles sont nos descendants et descendantes, humanités croisées avec ce qui les maintient en vie. Les chlorophylliennes sont des femmes-plantes, ex-laborantines de bunker, qui filtrent l’eau et l’air et se reproduisent par bouture ; les Arcades, une cité édénique érigée en mobile équilibriste au-dessus de la nappe de pollution ; le Satellite grouille en son refuge hermétique dans les étoiles ; quant à l’Îlot… l’humanité y a cédé la place à une ère de symbioses aquatiques. Quand l’équilibre de ces poches de vie toujours au bord du gouffre se rompt, ne reste qu’un ultimatum fourchu : la métamorphose ou la mort. Quatre personnages narratorices s’engagent dans une quête initiatique qui les mènera aux antipodes des binarismes technophiles dont elles et ils héritent.
Les Lichennes est un roman d’anticipation enraciné dans les écologies queers, à la langue élastique et sonore de celleux qui s’engluent dans des paysages hostiles mais sensuels. Odyssée frénétique intercalée de chants et poèmes courts, le texte frictionne les genres : de la SciFi féministe à la ferveur amoureuse du young adult, en passant par le space-opéra et la fable merveilleuse dont on attend le dénouement comme un verdict.
Nous voulons tous le paradis (T. 1)
1943 en Flandre. Les Allemands ont besoin de jeunes hommes pour se battre contre les Russes sur le front de l’Est. Ward et son ami Jef aimeraient devenir des héros. Ward…