Les dieux du sang

RÉSUMÉ

Blanchard, qui a pris part comme aviateur à la guerre d’Espagne, s’engage dans l’infanterie en 1939. Il fait assez passivement la «drôle de guerre». Prisonnier, il sévade et gagne Londres. Il entre dans l’aviation de chasse de la RAF, mois après une maladie, on le verse dans les bombardiers lourds. Son premier raid a lieu sur Hambourg. C’est pendant ce vol d’aller qu’il évoque son passé, et qu’il se sent devenir criminel en bombardant des civils.
Quelques jours plus tard, même raid. Cette fois Blanchard largue ses bombes en pleine mer. L’équipage, abasourdi, se réserve de le juger. Mais l’avion qui n’en doit pas moins, pris dons le flot de l’escadre, gagner Hambourg et revenir, est touché gravement par la flak. L’équipage saute en parachute et atterrit sur une île hollandaise occupée par les Allemands. Capturés par les Allemands, les aviateurs sont transférés à la gestapo d’Amsterdam, qui veut faire un exemple. Blanchard pourrait sauver sa vie et celle de ses camarades en avouant son geste. Mais il ne le fait pas et l’équipage se solidarise avec lui.
On ignore généralement en Europe que Hambourg a reçu en 1943 une charge d’explosifs plus destructrice que Hiroshima en 1945. L’auteur a choisi ce décor non pour suggérer une sorte d’excuse aux crimes des nazis en évoquant ceux de leurs adversaires, mais parce qu’il croit que c’est à la lueur des incendies de la guerre devenue totale que s’éclaire le mieux la réalité de notre époque : elle ne se révèle pas hideuse uniquement du côté des agresseurs. Nous avons tous successivement, au nom de l’Histoire, renié le Dieu d’amour, le Dieu de
justice, la simple sagesse enfin. Mais ce «progrès», quand il dispose des effroyables moyens mis en œuvre par la technique, ramène le monde à la pratique des massacres collectifs et des sacrifices humains de la préhistoire, des Assyriens et des Aztèques. Voici revenu le temps des Dieux du Sang.


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