Les Aventures de Blake et Mortimer (tome 2) : Le secret de l'Espadon (2)

À PROPOS DE L'AUTEUR
Edgar P. Jacobs (Edgard Félix Pierre Jacobs)

Auteur et illustrateur de Les Aventures de Blake et Mortimer (tome 2) : Le secret de l'Espadon (2)

Edgar Félix Pierre Jacobs est un auteur de bande dessinée belge né le 30 mars 1904, dans le quartier du Sablon à Bruxelles. Dessinateur précis et passionnant, maître du style graphique dit de la ligne claire, il est reconnu pour avoir créé l’une des séries de bande dessinée les plus emblématiques du 9ème art : Les Aventures de Blake et Mortimer. C’est après des études de commerce que Jacobs, passionné de musique classique et d’opéra, débute sa carrière artistique en 1920, en tant que figurant au Théâtre de la Monnaie. En 1930, il épouse la chanteuse de cabaret Léonie Bervelt avec laquelle il part vivre un temps à Lille afin de chanter en tant que baryton sur la scène du Théâtre Sébastopol. Revenu vivre à Bruxelles à la fin des années 1930, il intègre le Théâtre de la Bourse, puis l’Ancienne Belgique, toujours en tant que chanteur. En parallèle à ses activités théâtrales, Jacobs effectue quelques travaux d’illustration pour la publicité. Il a en effet, étudié le dessin à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et son trait, méticuleux séduit les annonceurs. De fait, réalisant que sa carrière de chanteur d’opéra se trouve dans une impasse, c’est tout naturellement qu’il se tourne vers le dessin pour subvenir à ses besoins. En 1943, il est engagé par l’hebdomadaire belge Bravo ! afin d’illustrer la publication de contes pour enfants. Bravo ! est un magazine de bande dessinée pour la jeunesse créé en 1936 et publiant principalement des séries américaines comme Félix le chat (Otto Messmer et Pat Sullivan), Jungle Jim (Dan Moore et Alex Raymond) ou encore Flash Gordon (Alex Raymond). Et c’est précisément grâce à une aventure de Flash Gordon que Jacobs réalise sa première bande dessinée. En effet, à l’entrée en guerre des États-Unis en 1942, l’occupant allemand décide d’interrompre l’envoi de planches d’Alex Raymond. Soucieuse de poursuivre la publication des aventures de Flash Gordon, la rédaction de Bravo ! suggère à Jacobs de reprendre la série en son nom. Jacobs s’exécute et réalise quelques planches, dans le style d’Alex Raymond avant d’être stoppé à son tour par l’occupant. Une fois de plus, la parade est trouvée par Bravo ! qui incite Jacobs à concevoir une série de science-fiction en remplacement des aventures de Flash Gordon. C’est ainsi que parait, entre 1943 et 1945, Le Rayon U, une histoire palpitante mêlant science-fiction et fantasy, pour laquelle Jacobs puise son inspiration dans l’œuvre d’Arthur Conan Doyle (Sherlock Holmes, Le Monde Perdu…). Si cette aventure présente de fortes similitudes avec les Aventures de Flash Gordon, elles sont pleinement assumées par l’auteur. La même année, Jacobs devient l’assistant du dessinateur Hergé qu’il rencontre, quelques années auparavant, par l’intermédiaire de son ami, le peintre et scénariste Jacques Van Melkebeke. Proche collaborateur d’Hergé (et future source d’inspiration pour la création du personnage de Mortimer) Jacques Van Melkebeke sait Hergé intéressé par le travail de Jacobs, notamment son traitement des couleurs. De fait, le père de Tintin propose à Jacobs de le seconder dans la réalisation des couleurs et des décors des albums Le Trésor de Rackham le Rouge , Les Sept Boules de cristal  et Le Temple du Soleil. Jacobs assiste également Hergé dans les nombreux remaniements que ce dernier souhaite apporter aux albums Tintin au CongoTintin en AmériqueLe Lotus bleu et Le Sceptre d'Ottokar. L’amitié et le respect que se portent les deux auteurs sont, toutefois, un peu mis à mal lorsque Jacobs devient, en 1946, l’un des premiers auteurs du Journal Tintin, journal pour lequel Hergé est directeur artistique. C’est donc dans les pages de Tintin que Jacobs crée sa série phare Les Aventures de Blake et Mortimer. Le Professeur Philip Mortimer, spécialiste en physique nucléaire et le Capitaine Francis Blake,  directeur du MI5, vivent ainsi leur première aventure dans Le Secret de l’Espadon, une histoire palpitante qui débute le 26 septembre 1946 dans les pages de Tintin. D’entrée de jeu, ce récit d’anticipation en trois parties sur fond de troisième guerre mondiale marque le lectorat du journal par son réalisme et son inventivité. Jacobs, désireux de créer une histoire solide, se documente énormément, tant et si bien que même les éléments fantastiques du récit tels que l’Espadon (l’avion à réaction duquel l’album tire son nom) paraissent tout à fait ancrés dans le réel. En plus de Blake et Mortimer, Jacobs crée également une palette de personnages mémorables, destinés à devenir iconiques comme le loyal Ahmed Nassir, le cruel Basam-Dambu et, bien évidemment, le Colonel Olrik, antagoniste récurent de la série. S’ensuivent la réalisation du Mystère de la Grande Pyramide (une histoire en deux parties, publiée dans le Journal de Tintin de 1950 à 1952) puis surtout de La Marque Jaune (1953-1954), un récit qui impressionne par sa qualité graphique, par son scénario plein de rebondissements ingénieux et par ses décors londoniens parfaitement restitués. La Marque Jaune est, encore de nos jours, considéré comme l’album le plus abouti et le plus remarquable de l’auteur, un album qui l’inscrit définitivement au panthéon des grands maîtres de la bande dessinée. Si les albums de Blake et Mortimer rencontrent un franc succès éditorial, l’œuvre de Jacobs n’évite toutefois pas la critique. Son style excessivement didactique et bavard lui est reproché plus d’une fois, notamment par Raymond Leblanc (l’éditeur des Éditions du Lombard et le fondateur du Journal de Tintin) tandis que les thématiques abordées dans ses histoires font régulièrement l’objet de censure. Ainsi, La Marque Jaune est pointée du doigt pour son ambiance « d’épouvante morbide » tandis que le Piège Diabolique (1960), jugé violent et hideux et est, de fait, interdit d’importation et de diffusion en France par la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence. Hergé lui-même, en sa qualité de directeur artistique du Journal de Tintin, censure, sans en avertir Jacobs, le premier projet de couverture de la Marque Jaune qu’il juge trop « effrayant ». Dès 1967, Jacobs entame la réalisation des 3 Formules du Professeur Satō, une histoire publiée de 1971 à 1972 et dont il ne dessine que la première partie. En effet, lassé par le dessin et affecté par les décès de sa seconde épouse Jeanne Quittelier et de son ami et collaborateur Jacques Van Melkebeke, Jacobs ressent le besoin de lever le pied et de profiter de la quiétude de la campagne de Lasne (en Brabant Wallon) où il vit depuis de nombreuses années. La dernière publication de Jacobs n’est, de fait pas une bande dessinée mais une autobiographie. Un Opéra de Papier est publié chez Gallimard en 1981. Jacobs tire, dans les pages du récit de sa vie, un bilan pour le moins doux-amer de sa carrière en écrivant avoir vécu « soixante années de quête alimentaire, dont trente-six exclusivement consacrées à cette satanée bande dessinée !». Edgar P. Jacobs s’éteint à son domicile, le 20 février 1987. Il laisse à l’auteur Bob de Moor (assistant d’Hergé et auteur de Cori le Moussaillon) la lourde tâche de réaliser la seconde partie des 3 Formules du Professeur Satō sur base du scénario et des crayonnés qu’il a réalisés avant sa mort. L’album est terminé et publié à titre posthume en janvier 1990 aux éditions Blake et Mortimer. L’œuvre de Jacobs s’est, depuis vendue à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde et Les Aventures de Blake et Mortimer perdurent, encore aujourd’hui sous la houlette de nombreux continuateurs.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Les Aventures de Blake et Mortimer (tome 2) : Le secret de l'Espadon (2)"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9208 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

CHAMPS DE BATAILLE

Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…