Peintre et architecte, Yves Bossut brosse, avec L’Ecole dans la ville, un tableautin tout en demi-teintes de ses souvenirs d’école. Sans doute élèves -voire professeurs – qui fréquentèrent l’athénée Robert Catteau à Bruxelles dans les années cinquante se reconnaîtront-ils dans ses personnages. Mais, plus encore que les anecdotes plaisantes, ce qui séduit ici. c’est la qualité de l’évocation où l’humour voile constamment une sourde nostalgie. Car le récit est à l’image même de ce qu’il nous conte : sous l’espièglerie des potaches se cache toute l’ambiguïté de l’adolescence, avec ses gauches timidités et ses audaces dévastatrices. Thème universel, éculé, dira-t-on. Oui, mais voici que l’œil du peintre se fait poétique…
Depuis ce jour, j'ai été adoptée par les familles de Papa et Maman. Pourtant, je suis heureuse. Depuis que ses parents sont décédés, Colette, sept ans, habite chez Tante Jane et Oncle Jean, qui la considèrent comme leur quatrième fille. Le jeudi, elle rend visite à sa soeur, qui réside chez Tante Antoinette, et, la fin de semaine, les deux fillettes retrouvent leur frère chez leurs grands-parents. Malgré quelques vagues de nostalgie et les visites au cimetière, elle vit heureuse en rêvant aux enfants qu'elle-même aura un jour. Un album abordant avec infiniment de sérénité et de simplicité la question du deuil des parents et de l'adoption par la famille. Des croquis rehaussés de lavis aux teintes chaudes ajoutent à la douceur…