Peintre et architecte, Yves Bossut brosse, avec L’Ecole dans la ville, un tableautin tout en demi-teintes de ses souvenirs d’école. Sans doute élèves -voire professeurs – qui fréquentèrent l’athénée Robert Catteau à Bruxelles dans les années cinquante se reconnaîtront-ils dans ses personnages. Mais, plus encore que les anecdotes plaisantes, ce qui séduit ici. c’est la qualité de l’évocation où l’humour voile constamment une sourde nostalgie. Car le récit est à l’image même de ce qu’il nous conte : sous l’espièglerie des potaches se cache toute l’ambiguïté de l’adolescence, avec ses gauches timidités et ses audaces dévastatrices. Thème universel, éculé, dira-t-on. Oui, mais voici que l’œil du peintre se fait poétique…
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…
Omer Marchal ne se lassait jamais de raconter l'Ardenne. La rencontre de sa plume avec le pinceau…