Lorsque Marine Laers arrive à B., capitale d’un petit pays d’Afrique centrale, elle découvre une violence à laquelle rien ne l’avait préparée. Violence des paysages et des odeurs qu’avive le soleil de la saison sèche. Violence d’une passion amoureuse, empreinte de cruauté. Violence, enfin, des tensions politiques, prélude à un inéluctable bain de sang.
Les premiers orages éclatent et, avec eux, les forces trop longtemps contenues se libèrent, balayent tout sur leur passage. Que restera-t-il de ce monde perdu, sinon quelques images en désordre, figées par le souvenir? Le visage d’une princesse prostituée, le sourire d’un trafiquant d’armes, l’embrasement de la grande plaine rouge sous le soleil du matin… Ou, peut-être, l’enseigne clignotante d’un de ces bars où les Européens trompent leur angoisse, en s’abandonnant à toutes les ivresses.
Le pire, c’est encore le regard vide des hommes que l’on traine vers la mort, avant de les jeter dans la fosse commune où s’achèvent les guerres civiles.
Marine sait qu’elle n’oubliera jamais ces images. II lui faut désormais vivre avec elles. Mais la vie a-t-elle encore un sens quand on a vu l’intolérable ?