Tout le monde sait que les fantômes hantent ordinairement les vieux châteaux, les vieux châteaux du moyen âge. Il n’est point nécessaire qu’ils soient en ruine, au contraire, les fantômes recherchent souvent, semble-t-il, la société des vivants. Ils se montrent, que dis-je, ils s’exhibent, ils se font entendre. Ainsi, en Angleterre… Non, ce serait trop long… Dans cette île brumeuse existent de nombreux coins maléfiques où les morts parviennent plus facilement qu’ailleurs à vaincre, une nouvelle fois, la matière, à reprendre forme, à renaître en un simulacre de vie, et à aller et venir, un peu perdus, comme des artistes.
Rassurez-vous, en général, les fantômes ne sont ni méchants, ni effrayants. On en a vu qui faisaient de l’esprit (excusez-moi), en trahissant une certaine tendance à la mystification et à la moquerie. Qu’ils jettent quelque désordre dans nos habitudes terrestres, cela va de soi, mais ils ne sont ni fauteurs de panique, de folie ou de drame. Ils ne manifestent aucune intelligence anormale, ne sont instruits de rien de spécial et, ainsi, ne peuvent être pour nous d’aucune utilité. Ils sont plutôt passifs, mélancoliques, un peu stupides, comme égarés, ne sachant quoi…
Auteur de Le fantôme de Paris ou l'homme malade
C'est la fête pour cette jeune et jolie institutrice qui attend sa nomination dans une école rurale.…