Le diable par la plume

RÉSUMÉ

Simon se pique secrètement d’être « l’éditeur le plus aimable et le plus subtil de Paris », quand il reçoit, dans son bureau de la rue Jacob, Godelieve, romancière débutante, épouse de Jean, industriel à Lille, qui « peint en dilettante comme elle écrit ». Et entre ces trois personnages ligotés par mille liens professionnels et familiaux, assujettis et, semble-t-il, résignés aux servitudes et aux conventions de leur existence, vont naître peu à peu d’étranges compromis. Étude d’un certain monde de l’édition parisienne, analyse d’une faune intellectuelle que le public veut généralement parée d’une auréole flatteuse, chassé-croisé de l’angoisse, de l’ambition et de l’amour, conflit passionné qui apparaît en filigrane d’une réalité quotidienne, une fois pour toute admise comme primordiale, ce roman, au parti-pris d’authenticité sans concessions, est celui de Godelieve, mais aussi de celui de Jean, son mari, qui découvre à ses côtés, après tant d’années de « confort moral inentamé », une femme nouvelle, capable de le torturer. C’est enfin le roman de Simon, cet « être exquis », ce mari parfait, ce bourreau de travail, cet éditeur modeste et irréprochable que chacun croit si bien connaître, mais qui se révèle en réalité « un homme retors, insaisissable, ambitieux, un montreur de marionnettes diaboliquement habile qui se sert de ses pantins, les soupèse, les décortique, provoque leurs confidences, déclenche leurs espoirs, chatouille leur vanité, déjoue leurs manoeuvres, se réjouit de leurs maladresses et, s’il en trouve un à sa convenance, lui fait le grand jeu de la séduction et se l’attache à jamais. »


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