Le 23 avril est la journée mondiale du livre. À cette occasion, les éditeurs jeunesse, l’Association des Editeurs Belges, le Centre de Littérature jeunesse de Bruxelles et la Foire du Livre s’associent pour proposer l’opération « Tout le monde lit ».Avec un message : il est important de prendre le temps de lire, 15 minutes au moins chaque jour. Les résultats des enquêtes internationales montrent le niveau préoccupant des élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles en lecture. Consacrer chaque jour un quart d’heure à une lecture est un petit geste qui peut faire une grande différence.D’ordinaire, les écoles sont nombreuses à participer à l’opération « Tout le monde lit ». Cette année, les organisateurs invitent les parents à consacrer à leur tour 15 minutes à une lecture avec leur enfant, et à renouveler ensuite ce moment privilégié chaque jour.Plus d’informationsLe site internet Tout le monde lit
Les éditons L’herbe qui tremble à Paris ont à coup sûr eu le nez fin en choisissant Thierry Horguelin pour diriger leur nouvelle collection baptisée « D’autre part » . Passionné de cinéma et de jazz, ancien libraire, chroniqueur, on le connaît avant tout pour le travail de fond qu’il effectue, avec rigueur, dans le monde de l’édition. Chineur invétéré, grappilleur de pépites littéraires oubliées dans les cales des notes de bas de pages, cet arpenteur livresque qui partage son temps entre Montréal, sa ville natale, Bruxelles et Paris est aussi et surtout auteur. On citera au passage l’un de ses derniers ouvrages, Alphabétiques , objet littéraire et ludique qui témoigne de son attachement à la contrainte oulipienne et qu’ont publié, il y a deux ans, les éditions… L’herbe qui tremble . Tir croisé donc qui aboutit aujourd’hui à la publication des deux premiers livres sous sa direction. Une première salve de qualité puisqu’on retrouve deux de nos écrivains confirmés qui partagent une même densité d’écriture mêlant méticulosité du trait, ironie malicieuse et haute teneur poétique. L’amour et puis rien de Luc Dellisse se lit comme à rebours. Cinquante pétales que l’on effeuille sur le ton du je t’aime, un peu, beaucoup… Sorte de carnet amoureux où chaque nouvelle rencontre chasse l’autre mais en ne l’oblitérant pas complètement pour autant. Le narrateur qui poursuit le brûlant de la rencontre, la flamme qui se ravive à chaque nouveau corps approché/accroché sait pourtant que l’amoureux ment. Les feuillets de ce carnet d’amours folles sont les restes d’une quête perpétuelle, celle du moment de partage ultime, de complicité joyeuse. On sait que tout cela est éphémère, n’existera même parfois pas mais on se prend à recommencer la parade. Quelquefois, il m’arrive de croire que l’amour a été le mauvais génie de ma vie. Et je me demande comment j’ai pu être aussi bête, durant toutes ces années. Faire dépendre mon bonheur de rencontres éphémères était la plus mauvaise idée du monde ; et les pulsions de mon sang m’ont mené droit dans le mur, non pas une fois, mais cent fois. Luc Dellisse nous entraîne ainsi, dans ces courts chapitres à l’écriture serrée, à la suite de ses aventures amoureuses dont on ne sait d’ailleurs si elles sont toutes réelles. Peu importe en somme puisque ce sont avant tout des madeleines intimes qui surgissent de ces cinquante bribes. Des fragments où se mêlent érotisme et métaphysique qui sont autant de mots d’amour livrés aux femmes et aux livres qui ont compté et qui se superposent dans la fulgurance d’un élan sans cesse recherché et dont pourtant on n’est plus dupe. 1861-1865 . La guerre de Sécession oppose les États-Unis d’Amérique et les États confédérés. Cette guerre civile est l’un des premiers conflits à être couvert par des photographes. L’un d’eux en tire la matière d’un ouvrage célèbre, Gardner’s Photographic Sketch Book of the Civil War . Années 1960 . Un jeune garçon, en Flandre, découvre le monde des images à travers les chromos offerts dans les paquets de chewing-gum. Une des séries, consacrée à la guerre de Sécession, le marque durablement. De nos jours . Venu aux États-Unis faire l’acquisition de photographies inédites de la guerre de Sécession, un reporter affronte des péripéties obscures de roman noir. Entrelaçant l’Histoire, la mémoire personnelle et la fiction, Faire sécession propose une méditation sur les rapports entre la guerre et ses représentations forcément trompeuses, et, plus généralement, entre le récit et l’image. Les gravures de Frédéric Coché, qui accompagnent le livre sans l’illustrer, repensent la même thématique à la lumière de l’histoire…