Plusieurs voix se hèlent, se heurtent puis se condensent – ou plutôt : densifient leurs propos – en une polyphonie étrange, bigarrée, tendue. La langue morte, à laquelle se réfère le titre, ressuscite sous les formes d’une dizaine d’avatars (de la morte vivante à la morte enfantine, de la morte habitée à la morte morte), ce qui assure au recueil diversité contradictoire et flou intrigant. Ajoutons que ces pages déploient leur richesse mystérieuse sous l’ail bienveillant d’Artaud le Momo – cité en exergue : pas étonnant, dès lors, qu’elles procèdent essentiellement du souffle, de la souffrance et du soufre…
« La poésie est comme la philosophie – ou devrait au moins faire comme elle,…
Feux dans la nuit rassemble l'essentiel de l'œuvre poétique de Colette Nys-Mazure…