Auteur de Langue de liège aveugle
Quand un poète disparaît, il y a deux solutions : soit le matériau de son œuvre, publié ou inédit, se disperse aux quatre vents et sombre dans l’indifférence, cette deuxième mort ; soit ses fidèles perpétuent sa parole, en l’archivant (sans la cloisonner) et en la restituant dans sa palpitante présence. Car les mots des poètes, eux, ne vieillissent jamais.Les mots d’Izoard sur Liège sont Légia, pardon, légion… Il faut l’avoir vu se figer entre chien et loup, au milieu de la glauque rue Haute-Sauvenière, et frapper du pied le rebord du trottoir en disant, mi-narquois mi-docte : « Vois-tu, ces blocs-là, c’est du porphyre rouge, c’est le seul endroit de la ville où on peut en trouver… » ; il faut l’avoir croisé sur les pavés…