La vie absurde




À PROPOS DES AUTEURS
Stanislas Dotremont
Auteur de La vie absurde
Stanislas Dotremont (pseudonynme occasionel : Stanislas D'Otremont) est né à Boussu-lez-Mons en 1898 et mort en 1969. Ecrivain belge de langue française et Docteur en droit spécialisé en doit public international. Il a fondé et dirigé des revues internationales comme La revue latine (1920), La revue internationale de musique..Il est le créateur du mouvement Mobilisation des consciences en 1962. Stanislas Dotremont est le père de Christiane Dotremont. Source : Le dictionnaire des belges. Bruxelles : Paul Legrain, 1981. p. 178.
  • La Revue internationale de musique. Paraissant tous les deux mois. Bruxelles, 1908-1952.
  • Féminités essentielles. Bruxelles : Dietrich ; Paris : R. I. M, 1941.
  • Pamphlet contre les femmes. S. l : L'Alliance, 1946.
  • Les héros inutiles. Pièce en 3 parties et 7 tableaux. Mettet : Editions Palate-Corneille, 1951.
  • Thomas Quercy. Paris : Gallimard, 1953.
  • Stanislas d'Otremont, ce voyageur pathétique. Nivelles : Editions de la Francité, dép. 1974.
  • Thomas Quercy. Préface de Jacques Carion. Bruxelles : Jacques Antoine, 1980. (Passé présent ; 23).
Jean Cocteau
Illustrateur de La vie absurde
BIOGRAPHIE

Né en Seine-et Oise, à Maisons-Laffitte, le 5 juillet 1889, dans une famille aisée et cultivée, Clément Eugène Jean Marie Cocteau voit son enfance assombrie, à dix ans, par le suicide de son père. Il suit les cours au Lycée Condorcet, mais est attiré par le milieu artistique : concerts, théâtre, cirque. Des échecs successifs au baccalauréat le décident à mettre fin à ses études. Il commence à écrire des vers à dix-sept ans : ceux-ci font l'objet d'une lecture publique qui le sacre jeune homme prodige. Il fréquente les salons et les amis de sa famille, musiciens et écrivains : Reynaldo Hahn, Anna de Noailles, Edmond Rostand. En 1909, il publie son premier recueil de poèmes, La Lampe d'Aladin, suivi de deux autres volumes. Plus tard, il désavouera ces tentatives, allant jusqu'à vouloir les supprimer de sa bibliographie. Il n'abandonnera cependant jamais la poésie.

Deux rencontres vont l'aider à sortir du risque d'enlisement suscité par ses dons précoces : Diaghilev et Stravinski. Pour les Ballets russes du premier, il dessine et s'initie à l'art de l'affiche. Avec Reynaldo Hahn, il produit pour la célèbre troupe un ballet, Le Dieu bleu, dont Nijinski est la vedette. Il collabore à plusieurs reprises avec le compositeur du Sacre du printemps, par exemple pour Œdipe-roi en 1927. D'autres musiciens bénéficieront de son apport : Poulenc, Honegger, Milhaud, Respighi, Menotti...

Lors de la première guerre mondiale, il est réformé, mais se rend au front comme ambulancier civil. Dès cette époque, il commence à fréquenter Montmartre et Montparnasse. Mais s'il se mêle à l'avant-garde, il veille à maintenir son indépendance. En 1917, il participe à la création de Parade de Satie, ballet pour lequel Picasso a peint des décors. L'année suivante, il dirige, avec Blaise Cendrars, les Éditions de la Sirène, où il va publier sept livres, parmi lesquels Le Coq et l'Arlequin, en 1918. Ce plaidoyer pour une esthétique musicale nouvelle le brouillera pour un temps avec Stravinski.

Le Potomak, recueil à la fois graphique et lyrique, en attente depuis 1913, paraît en 1919, peu avant Le Cap de Bonne-Espérance, à la typographie si proche des Calligrammes d'Apollinaire. Suivent, en 1922, Le Secret professionnel, essai sur les nécessités stylistiques, ainsi que Vocabulaire, au charme suggestif, Plain-chant en 1923, où Cocteau exalte un humanisme idéal nourri de magie poétique, Le Grand Écart, la même année, récit où il fait un sort à sa propre adolescence, et Thomas l'imposteur, bref roman centré sur la guerre et le mensonge. Cocteau fréquente Le Bœuf sur le toit où se réunissent les peintres, cubistes ou dadaïstes, le groupe des Six, considérés comme les modernes de la musique, mais aussi des écrivains comme Raymond Radiguet. Il découvre le talent du romancier du Diable au corps et le soutient. La disparition prématurée de Radiguet en 1923, emporté à vingt ans par la fièvre typhoïde, le plonge dans un profond chagrin. Il s'adonne alors à l'opium, expérience qui nécessitera des cures de désintoxication. Transposée, elle fera l'objet d'un ouvrage du même nom publié en 1930.

Sous des dehors qui peuvent paraître futiles, Cocteau est un être écorché; la portée du destin individuel et le sens de la mort trouvent en lui des résonances profondes, qui ne le quitteront plus, et qu'il transmettra dans des œuvres dont le message philosophique doit être souligné. C'est celui de l'appréhension de la douleur humaine poussée jusqu'à l'impossible courage d'une vérité hors d'atteinte pour le commun des mortels.

Au-delà de la littérature, de la musique, du théâtre et bientôt du cinéma, il faut évoquer les talents multiples d'un homme intéressé par toutes les formes de l'art : l'illustration, la chanson, le graphisme, la caricature, la céramique, le vitrail, la tapisserie, la fresque. Son dessin novateur, linéairement continu et coulant, respire plus l'authenticité qu'une signature.

Cocteau produit abondamment et ses œuvres marquent les générations. Après le choc des Enfants terribles, en 1929, qui secoue le milieu du roman, le monde du théâtre subit celui de La Voix humaine (1930), de La Maison infernale (1934), des Chevaliers de la Table ronde (1937), des Parents terribles (1938) et des Monstres sacrés (1940). Les scandales alternent avec les succès. Cocteau dérange; non seulement il est marginal, mais il l'avoue. Il est à la fois motif de fascination et de rejet. Des livres comme Essai de critique indirecte (1932) et Portraits-souvenirs (1935) dévoilent une inquiétude artistique portée à la dimension universelle, qui apparaîtra en pleine lumière en 1947 dans La Difficulté d'être.

Quiconque cherche le rationnel se perdra dans le dédale insolite que crée sans doute volontairement l'auteur du Sang d'un poète. Le cinéma lui ouvre les portes d'un monde au-delà de lui-même, d'autant plus que les interprètes de ses rêves sur pellicule, d'Edwige Feuillère à Jean Marais, de Maria Casarès à Cocteau lui-même, incarnent la lumière du jour comme le mystère de la nuit. Qu'il s'agisse de L'Éternel Retour, de La Belle et la Bête, de Ruy Blas, de L'Aigle à deux têtes ou d'Orphée, le temps est dépassé, transfiguré, laissé à l'état de testament irréversible. Adulé par le public, reconnu ou honni par ses pairs, héros ou martyr (il témoigna en justice pour défendre Jean Genet), le critique se livre à une attaque contre les conformismes dans le Journal d'un inconnu (1952) et le poète signe des textes comme Clair-obscur (1954) ou Requiem (1962), qui ajoutent une image de vertige à son incomparable production.

Élu à l'Académie royale de langue et de littérature françaises le 8 janvier 1955, il y succède à Colette, dont il prononce l'éloge le 1er octobre suivant, vingt jours avant son entrée à l'Académie française. Il meurt à Milly le 11 octobre 1963.


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