Le Moyen Âge a souvent été dépeint comme une période obscurantiste, aux antipodes de notre ère moderne. Que nenni ! Les noms de ses acteurs résonnent encore aujourd’hui et tissent la tapisserie complexe d’une époque souvent dépeinte de manière très caricaturale. Laquelle nous enseigne combien nos fameuses « racines » poussaient jusqu’en Orient, et qu’on est toujours le barbare d’un autre. D’anecdote en portrait, de philosophe en roi, redécouvrons les Lumières des Âges Sombres !
Après le remarquable essai graphique La franc-maçonnerie dévoilée (Le Lombard, 2020), le philosophe, historien, essayiste Arnaud de la Croix et le dessinateur Philippe Bercovici dévoilent, en vingt dates clés, un autre visage du Moyen Âge. L’alliance du tandem fait merveille dans la relecture d’une séquence historique de mille ans souvent caricaturée comme période obscurantiste avant que la Renaissance ne jette ses lumières et ses feux humanistes.Passionné par les temps médiévaux auxquels il a consacré de nombreux essais (L’érotisme au Moyen Âge, Les Templiers, chevaliers du Christ ou hérétiques ?), Arnaud de la Croix ouvre le corps de l’Histoire en suivant d’autres trajets, d’autres coutures tenues…
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…