La véritable histoire de saint Nicolas

RÉSUMÉ

Tremblez, damnés puissants qui saccagez, pillez et nassez le monde des justes, des pauvres et des enfants ! Saint Nicolas, le patron des gosses, revient, et il n’est pas content !

DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)
COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS
PRIX
  •   Prix Prima Bula, 2023
À PROPOS DE L'AUTEUR
Thierry Van Hasselt

Auteur et illustrateur de La véritable histoire de saint Nicolas

Membre fondateur des éditions Fréon et du Frémok, éditeur, scénographe, installateur, graphiste, Thierry Van Hasselt est né en 1969. Il a rencontré une importante reconnaissance critique à la sortie de son premier livre : Gloria Lopez, enquête obsessionnelle sur les traces d’une « vertueuse Justine ». Séduite par l’atmosphère et les matières de ces images, Karine Ponties, danseuse et chorégraphe de la compagnie Dame de pic, l’enrôle pour une création commune qui prendra la forme d’un livre et d’un spectacle. Pour leur seconde collaboration, Holeulone, il réalise un film d’animation, intégré au spectacle et aux mouvements des danseurs. Les travaux de Van Hasselt font l’éloge de la matière, triturée, étalée, diluée, que ce soit les noirceurs veloutées du crayon aquarelle, de l’encre du monotype, ou l’acidité colorée de la peinture à l’huile dans son projet : La petite main. Très impliqué dans la collaboration artistique et éditoriale du Frémok avec La « S » à Vielsalm, notamment à travers la collection Knock Out, il travaille actuellement avec l’artiste Marcel Schmitz à la suite du livre Vivre à Fran Disco, à travers lequel il donne vie, en bande dessinée, à la ville éponyme imaginée et construite jour après jour par son comparse. Lauréat d'une bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Bourse sabbatique, 2024
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Je me souviens, petit, avec mes parents, je me rendais à l’Inno pour rendre visite à Saint-Nicolas.

Entouré de ce qui me semblait être de gigantesques montagnes de jouets, pendant quelques fractions de secondes, je m’asseyais sur ses genoux.

Venez, venez, Saint Nicolas,
Venez, venez, Saint Nicolas,
Venez, venez, Saint Nicolas, et tra la la…

À l’époque, je l’ignorais, mais l’opération se voulait commerciale. Le grand Saint n’était pas là (que) pour le plaisir du petit garçon que j’étais.

Une petite quarantaine d’années plus tard, la montagne de jouets s’est effondrée dans un grand fracas et le saint patron des écoliers se retrouve observateur privilégié d’un…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:monde - "La véritable histoire de saint Nicolas"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9208 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

De Salamanque à Guantanamo, une histoire du droit international

Gérard BEDORET , Olivier CORTEN et Pierre KLEIN , De Salamanque à Guantanamo, une histoire du droit international , Futuropolis, 2022, 251 p., 27 € / ePub : 18,99 € , ISBN : 978-2-7548-3353-0Choc ! Une BD, un roman/essai graphique qui n’est ni un roman ni un essai, vient nous délivrer le message de l’année, le contrepoint idéal à nos temps maussades de pandémies, populismes et agressions sociocidaires .    Il était une fois, au sud de Bruxelles, un village blotti autour d’une place atemporelle et moderne. Des dizaines d’artistes et d’intellectuels s’y étaient installés, attirés par la perception d’une âme faufilée entre les venelles, les bosquets, la vieille église et les écoles. Il était une fois, parmi ceux-là, deux professeurs d’université, Olivier Corten et Pierre Klein , et un architecte, Gérard Bedoret . Les premiers, loin de se limiter aux arcanes de leur domaine (le droit international), nourrissaient des projets citoyens. Faire descendre une notion essentielle au sein de publics moins avertis, ouvrir des lucarnes d’information et de réflexion. Le troisième, lui, désirait tourner la page d’une vie professionnelle pour se consacrer à un rêve en planches. Il était une fois, au bout d’une rencontre, un récit bouleversant. Qui nous prend par la main pour nous raconter la plus belle histoire du monde, celle d’une idée, nourricière, notre droit à exister, de manière libre, égale, fraternelle. Le pitch Une histoire du droit international est mis en scènes clés (controverse de Valladolid, massacre de la Saint-Barthélémy, congrès de Vienne, etc.), depuis les traités des 14e et 15e siècles, supervisés par le pape, qui devaient déterminer le partage du monde entre les puissances maritimes, exploratrices, du temps, Espagne et Portugal, puis France. Mais, au fil des chapitres, ce qui sous-tend ou préside les cogitations mute : dieu ou religion, raison et nature, mission civilisatrice, institutionnalisation, recherche d’un équilibre mondial. Le droit international ? Comme le dit Philippe Sands dans la préface, il «  fait tourner le monde et régit le transport et le commerce, les télécommunications et les services postaux, l’alimentation, la guerre et la paix, l’autodétermination et la décolonisation  ». On en entend parler tous les jours : telle horreur relève-t-elle du génocide, du crime contre l’humanité, du crime de guerre ?On parle donc d’une idée qui fonde notre humanité ou plutôt une humanité rêvée, une alter-humanité, relayée par des philosophes, des juristes, des artistes, des citoyens engagés, en contrepoint d’une humanité de bruit et de fureur, de besoins exaucés par la force, la manipulation, l’abus de pouvoir. L’art À dix mille lieues de tout pensum, Une histoire du droit international réussit la gageure de délivrer ses informations (dont le combat du tsar Nicolas II contre la course aux armements) et réflexions dans un pur plaisir de lecture. Les dessins de Gérard Bedoret enchantent les pages : personnages bien campés (Léopold II, Coligny, etc.), décors raffinés (Leyde, La Haye, Constantinople, etc.), couleurs et mise en page imprimant des atmosphères variées, prégnantes au-delà des contenus textuels. Les textes d’Olivier Corten et Pierre Klein sont vifs, limpides, saupoudrés d’infiltrations d’humour. D’où ce miracle de passer des tentatives de réalisation d’un mieux-vivre pour les individus, les peuples, la nature à leurs dévoiements, leurs échecs… en conservant le sourire et l’espoir, le désir d’agir encore. Le dilemme Le prologue du livre nous précipite au côté d’un Palestinien apatride arrêté en 2002 au Pakistan, soupçonné d’être un dirigeant d’Al-Qaïda, transféré d’un camp d’interrogatoire (et de torture) de la CIA à un autre (Guantanamo, Maroc, Lituanie, Afghanistan, Pologne, Thaïlande), privé de tout droit, détruit. L’épisode est une mise en abyme du livre. Des règles ont été définies à l’échelon international (convention européenne des droits de l’homme, convention des Nations-Unies contre la torture) pour prévenir l’arbitraire, mais elles sont sans cesse contournées. Amnesty condamne, Obama promet mais les États-Unis ne sont pas tenus de suivre telle convention ou n’acceptent pas la compétence de tel comité, et il y a le droit de veto des membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU. Un récit-cadre Un couple de «  philosophes amateurs  » représente le lecteur (du début à la fin du livre), ses espoirs et ses désillusions, un dialogue permanent va faire osciller les avancées théoriques du droit international et les crimes qui les narguent. Ils mettent en situation, alerte et plaisante, une tension aussi vieille que la sociabilisation humaine : le désir d’un système de protection et de justice universelle et l’impossibilité de le faire respecter, «  faute d’autorité supérieure, de juge à compétence obligatoire  ».Bedoret, Corten et Klein, avec Une histoire du droit international, ont réussi une œuvre animée qui dit le monde tel qu’il est mais aussi tel qu’il pourrait être, au creux de notre aspiration à un paradis perdu, un univers d’adéquation et d’harmonie (qui est sans doute la transposition du lien enfant-mère prénatal). Tel qu’il est ne veut pas dire «  dominé par le Mal  ». Non, à relire, en filigrane du récit et en accéléré, notre histoire moderne (huit siècles), on est uppercuté par une évidence : deux forces (qui opposent ceux qui ont une préoccupation empathique vis-à-vis de l’autre et ceux qui l’instrumentalisent, le néantisent) se disputent le monde de toute éternité et leurs victoires ne sont jamais qu’éphémères, leur emprise n’est jamais globalisée. Le droit international a sauvé des millions de vie mais n’a pas empêché le massacre de millions d’autres. Propulsé bien des avancées (le respect des femmes, des enfants, des gens de couleur) mais vécu des régressions (droits des femmes aux États-Unis ces dernières années). Rappels édifiants à l’appui. Et notre dignité consiste à poursuivre la lutte. Comme les héros de La peste, l’étendard d’Albert Camus. En espérant qu’une utopie concrétisée nous attende au loin. Qu’on peut déjà tenter d’édifier autour de soi. Philippe…

L’arbre de mon père (volume 1) : Mémoire d’une famille grecque en Égypte (1948-1955)

Bruxelles, 2013, une pièce peuplée de livres, de plantes et de photographies. Un homme aux cheveux gris souris, de petites lunettes juchées sur son nez, pointe du doigt un garçonnet au centre d’un cliché en noir et blanc : «  Alors, là, c’est moi dans les bras de ma mère. Elle m’appelait Kostaki. Ça veut dire petit Kosta en grec.  » Avec son autre index, sur une carte cette fois : «  Et tu vois ce petit point-là ? C’est Mansourah, ma ville.  » C’est ainsi que débute l’exploration de l’histoire familiale des Saitas, sous les crayons d’Émilie et à travers les mots de son père, un Grec ayant grandi dans l’Égypte nassérienne. Les premières évocations, dispersées légèrement dans leur lourdeur manifeste, concernent les avortements subis par la grand-mère, Yaya Fifi, prise en charge par une madame Pétain (sans lien avec le Maréchal, même si tous deux ont exercé à la même époque). Puis – là les lunettes se posent et la tête trouve refuge dans une main – un autre souvenir, celui d’un séjour à l’hôpital grec d’Alexandrie pour une infection pulmonaire, au sortir de la guerre. Kosta a alors un an. Pendant des mois, il y aura la dégradation de son état de santé (malgré la pénicilline dénichée dans des établissements britanniques, grâce à la position d’un oncle officier au Canal de Suez), l’inquiétude des proches (le costume noir mortuaire était prêt), la maltraitance des infirmières (des religieuses allemandes considérant d’un œil mauvais et d’une main leste les soins préférentiels accordés au bébé), et finalement la guérison, sinon qui narrerait cet épisode et l’interromprait par pudeur ou trop-plein d’émotion… ?Une salutaire contextualisation socio-politico-économique est alors envisagée, dont la limpidité rivalise avec la beauté des illustrations. Kostaki voit le jour dans une configuration particulière : le crépuscule de la tutelle britannique en Égypte. À ce moment, des murs invisibles se dressent et des tensions palpables se perçoivent entre les couches populaires meurtries par le choléra et les inégalités, le roi et la noblesse bien en pâte, et les Occidentaux nantis (Français, Italiens, Britanniques et «  Égyptiotes  ») dont les jours sur le territoire sont comptés. Chacun vivant (dans) des réalités parallèles, comme le comprend très vite le petit Kostaki : Et moi, dans cette petite cuisine, je me sentais coincé entre deux mondes. D’un côté, les Grecs ; de l’autre, les Égyptiens. Dans le salon, mes parents recevaient les invités avec des nappes en dentelles et des coupes de fruits protégées par des moustiquaires. Et dans la cuisine… il y avait Abdu. Ces deux mondes séparés par les moustiquaires, ces voiles et dentelles sont autant de filtres déformants qui nous séparent du reste du monde. Saitas profite admirablement de la liberté (de codes, de couleurs, de mises en page) que lui confère la bande dessinée. Ainsi, grâce à un travail de reconstruction et de documentation considérable, ses illustrations et sa narration collent au plus près du mouvement de la mémoire : passer du portrait d’un membre de la famille à la vulgarisation d’événements historiques, enjamber des flash-backs et dénouer des liens familiaux, donner de l’étoffe par des anecdotes cocasses… Tout en précisant, par la bouche de la Tante Dolly, que «  [leur] famille n’est pas plus folle qu’une autre… puisque chaque famille est composée d’êtres imparfaits  ».Tout est juste et délicat dans l’entreprise de Saitas. On attend la suite de ce premier tome (couvrant les années 1948-1955) : le retour au pays des racines, la Grèce. Samia Hammami « L'Arbre de mon père » est le premier volume d'un récit familial en trois tomes, qui retrace l'enfance de Kosta, le père de l'auteure. À travers son histoire, on découvre celle de la communauté des Égyptiotes, les Grecs d'Égypte. En quelques pages d'introduction très claires, on en apprend plus sur cette communauté majoritairement bourgeoise, enrichie par le commerce du coton et vivant tous dans le même quartier, à l'écart du reste de la population égyptienne. Entre anecdotes d'enfance et réflexions sur la communauté, son récit nous plonge aussi dans l'Égypte de l'après Seconde Guerre mondiale, période décisive au cours de laquelle le pays s'affranchit du protectorat britannique avec l'arrivée au pouvoir de Nasser. Émilie Saitas compose un livre…

Baudouin. Le Roi souriant. 1951-1993.

Baudouin est devenu Roi! Malgré son âge, ou peut-être…