La question humaine


RÉSUMÉ

Dans une ville du nord-est de la France, Simon, psychologue affecté au département des ressources humaines d’une multinationale allemande, est chargé par Karl Rose, le directeur adjoint, de dresser le portrait psychologique du directeur de l’entreprise, Mathias Jüst. Au fur et à mesure des entretiens et des rencontres, Simon va plonger inexorablement dans le passé du directeur et de son étrange adjoint. Avec effroi, il va découvrir le lien qui unit ces deux hommes et faire ressurgir du passé les fantômes de l’Allemagne nazie.



À PROPOS DE L'AUTEUR
François Emmanuel
Auteur de La question humaine
Le 3 septembre 1952 naît à Fleurus François Emmanuel Tirtiaux, qui en littérature ne gardera que ses prénoms, laissant à son frère Bernard et à ses romans rutilants comme des vitraux le nom de famille. La famille compte un autre écrivain, l'oncle, Henry Bauchau, son confrère à l'Académie. Il a toujours écrit, confie-t-il, mais ses premières vocations manifestes sont la médecine et le théâtre. Il se perfectionne dans la première discipline jusqu'à la spécialisation en psychiatrie, terminée en 1983. La passion du théâtre va jusqu'à interrompre cet apprentissage, puisqu'en 1981, il passe un an à Wroclaw, au théâtre laboratoire de Grotowski : c'est là que le premier livre commence à s'élaborer. La Nuit d'obsidienne s'appelle d'abord «Périple». Ce texte est donc antérieur aux premiers qu'il publiera, les poèmes de Femmes prodiges et le roman Retour à Satyah, paru en 1989. La Nuit d'obsidienne lui vaudra le prix triennal de la ville de Tournai en 1992, année où paraissent aussi ses nouvelles de Grain de peau, esquisse de ces «romans d'été» où l'auteur, comme le lui dit Yves Namur en l'accueillant à l'Académie, «se donne à être plus léger avec lui-même». Car pour quelques livres, cette différenciation été-hiver se vérifie. Ainsi se distinguent Le Tueur mélancolique, où un exécuteur des hautes œuvres se donne pour un «doux définitif» de La Partie d'échecs indiens, où un policier démissionnaire recherche un ancien partenaire de jeu jusqu'aux rives de l'océan Indien, ou de La Leçon de chant, où l'on sent en filigrane la démarche du psychiatre, métier que l'auteur exerce toujours en dirigeant le Club Antonin Artaud, centre alternatif fondé où la cure est fondée sur les activités artistiques. Le prix Rossel couronne en 1998 La Passion Savinsen, où deux amours interdites se tressent en une tragédie inscrite dans la seconde guerre mondiale. La même époque imprègne ce «récit bref, étrange, provocateur et rédoutable» qu'est, comme le dit Yves Namur, La Question humaine, où les menées de la grande entreprise capitaliste sont présentées comme parentes des méthodes concentrationnaires. Après La Chambre voisine, Le Sentiment du fleuve : cette fois, Yves Namur propose une autre différenciation. Le premier livre serait à classer «du côté de la mère», parce que le thème de la maison s'y impose; le second, «du côté du père» parce que thème de la transmission le domine. Cette «littérature du dévoilement, du clair-obscur» (Namur) rapproche évidemment l'auteur de la poésie, qu'il pratique par ailleurs, lui qui tient les poèmes «pour les seuls textes en suspension dans le vide».

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "La question humaine"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Le souffle d'Allah

Un hôpital qui s'écroule, un rapport d'expert qui se perd, une disparition inquiétante, des amours qui se nouent…

Poney flottant

Dans le vaste continent des livres, rarissimes sont ceux qui créent un univers-langage aux pouvoirs de…

Un endroit d’où partir (tome 3) : Une lettre et un cheval

Avec Une lettre et un cheval s’achève la trilogie Un endroit d’où partir . Juan, bébé trouvé au porche d’un couvent, élevé par une religieuse, vit une enfance et une adolescence faite de départs brusques et d’abandon des femmes qu’il a aimées et qui l’ont aimé. Il est maintenant un adulte accompli, mais toujours hésitant sur ce qu’il a à faire et conscient des souffrances qu’il a provoquées. Lui qui est si souvent parti, le plus souvent sans prévenir, envisage de revenir. Mais revenir où, puisqu’il est parti de tant de lieux différents ? Ce dernier tome s’ouvre par quelque chose de neuf pour l’errant : une longue halte de plusieurs années chez Rafael rencontré par hasard. Une amitié profonde unit les deux hommes blessés par la vie. Petit à petit, grâce à son ami, Juan va prendre conscience de qui il est. Il avait toujours eu l’envie d’explorer l’univers et il l’a fait en voyageant, en rencontrant les autres, en lisant, en étant curieux de tout. Il découvre chez Rafael qu’il y a une autre manière de le faire : s’isoler, se plonger en soi-même, écrire, peindre et « respirer, écouter et fermer les yeux ». Après ce voyage intérieur, doublé d’une intense production de tableaux et d’écrits, il envisage de revoir celles et ceux qu’il a délaissés et qui l’attendent peut-être. Une lettre va alors faire tout basculer et Juan va être confronté aux conséquences de ses choix antérieurs. Car les autres ont de lui des perceptions contrastées qui vont du sentiment qu’il est un lâche et un tricheur à une acceptation compréhensive de ses comportements. Avec le temps, il développe alors une conception morale exigeante marquée par un sentiment de responsabilité qui nourrit sa culpabilité.C’est le roman de l’âge adulte et de l’âge mûr. Les aventures sentimentales sont réévaluées, considérées avec d’autres yeux. L’accomplissement de soi se fait aussi par l’expression artistique. Le roman propose d’intéressantes réflexions sur le pouvoir mais aussi sur la responsabilité de l’art et de la littérature. Le vieillissement y prend une place importante, ainsi que la mort, le départ sans retour possible.La géographie est également reconsidérée. Les deux premiers tomes étaient marqués par la dispersion géographique due aux incessants voyages du héros. Ce dernier tome se caractérise par un mouvement de concentration : les divers lieux d’où Juan est parti ne sont finalement pas si éloignés les uns des autres, et des « raccourcis » peuvent être empruntés. La vie ramène toujours « vers les mêmes personnes, les mêmes lieux et, plus subtilement encore, vers les mêmes illusions ». Peut-on se libérer de cette répétition ? Le titre, Un endroit d’où partir , prend ainsi un sens géographique.Mais aussi un sens moral. Finalement, les femmes que Juan a quittées, et même si cela a représenté pour elles une souffrance, ont dépassé cette expérience de la perte et s’en sont enrichies pour réaliser des aspirations diffuses avant sa rencontre. D’une certaine façon, leur émancipation vient du fait qu’il les a abandonnées. Il leur a ainsi laissé également un endroit d’où partir.Dans les premiers tomes, la succession des événements donnait l’impression d’un tour quelque peu rocambolesque. Ici, la logique et la cohérence de ces épisodes apparaissent et chacun prend un sens précis et nécessaire.Le ton reste délicieusement emphatique, dans l’esprit des romans d’aventures fin de siècle, mais il se teinte progressivement de gravité et d’une sorte de mélancolie devant le déroulement de la vie et l’approche de la mort, malgré un humour distancié.La fin de l’avant-dernier chapitre réserve au lecteur une surprise qui éclaire certains aspects du mode narratif choisi par l’auteure.Et la page qui suit le mot « Fin » révèle une forme d’épitaphe : «  À la mémoire d’un amour. 19 octobre 2008 – 15 août 2011  ». Comme l’auteure l’a confirmé lors de rencontres, ce roman de tribulations et de figures de l’amour résulte d’une déception sentimentale. Les réflexions que l’on trouve au long du récit sur le rôle de l’art et de la littérature dans la vie quotidienne prennent ainsi une résonnance particulière. Joseph…