«L’odeur est dans la pièce. La fée Mandarine est tout près de moi. Il faudrait que je la convainque. Le temps qui passe l’indiffère ; il m’étouffe : chaque seconde est une souffrance. Elle m’exaucera un jour. On ne parlera plus de moi. Je ne sentirai plus ce parfum de fruit exotique qu’elle continuera à porter à d’autres que moi. Je n’existerai plus. On dira Il est mort. J’entrerai dans la lumière, ou le parcours s’arrêtera là. J’espère au moins que si l’Éternité existe, elle n’a pas les fadeurs et l’ennui de celle que les hommes m’infligent depuis je ne sais combien de jours, de semaines, ou de mois qu’en sais-je ? Depuis le jour de mon anniversaire. Et l’accident. Le plafond sous mon ventre, contre toutes les lois de la pesanteur.»
Auteur de La mandarine blanche
Amsterdam, fin du XIXe siècle, Keetje a douze ans et arpente les rues de la ville. De la boucherie à l’atelier de la modiste…